Après le rassemblement de travailleurs indépendants et de chômeurs à tel Aviv sur la place Rabin, des milliers de jeunes israéliens poursuivent les manifestations contre Benyamin Netanyahu.
La police a répliqué par le violence désormais habituelle du maintien de l’ordre : plusieurs dizaines d’arrestations ont été menées. De nombreux manifestants, anticipant la répression, ont choisi de laisser leur smartphones à la maison pour ne pas risquer d’être repérés par le Shin Bet (Sécurité intérieur israélienne).
Par ailleurs, le journaliste français Charles Enderlin fait état de six blessés dont un hospitalisé le matin du 13 juillet 2020 lors de l’attaque par la police et des inspecteurs municipaux du sit-in anti-corruption près de la résidence de Netanyahu (rue Balfour). Pour rappel, le premier ministre échappe pour le moment à son procès pour corruption (procès ajourné) et s’est allié à la droite radicale et des partis juifs ultra-orthodoxes.
Les mobilisations sociales interviennent dans un contexte économique mais aussi géopolitique très tendu. D’après un sondage Arutz 13 TV Israel, 75% des Israéliens sont mécontents de la gestion de l’épidémie de Coronavirus par le gouvernement. Ils sont 61 % à être insatisfaits de Netanyahu.
Le même institut de sondage relève que 83% des Israéliens sondés sont plus ou moins inquiets pour leur situation économique.
De plus, de nombreuses manifestations ont lieu pour protester contre le projet d’annexion de la Cis-Jordanie. Les milieux progressistes du pays, intellectuels et associatifs, longtemps victimes de répression, tentent de se faire entendre. Il faut dire que les partis politiques et le gouvernement israélien sont gangrénés par la corruption, ont imposé une politique ultra-sécuritaire au nom du risque terroriste et ont provoqué, par des politiques libérales, des inégalités sociales très dures. Ainsi, le taux de pauvreté de la population israélienne est passé de 19,4% en 2017 à 20,4% en 2018, et de 27,1% à 29,1% pour les enfants.