Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr

En Colombie aussi, un choix décisif

Alors que les regards se tournent vers la France, une autre élection à enjeux a lieu cette fin de semaine. En Colombie, la gauche pourrait diriger le pays, une première depuis son indépendance.

Le premier tour avait eu lieu il y a trois semaines, le 29 mai. Il avait placé Gustavo Petro largement en tête des suffrages. 40,32 % des bulletins pour lui, 28,5 % pour son dauphin, Rodolfo Hernández. Les 39 millions de Colombiens sont donc appelés à départager les deux candidats au poste suprême de président ce dimanche. Un scrutin qui vient clore un cycle électoral de quelques mois qui avait commencé en mars avec les élections législatives, remportées par la gauche.

L’enjeu est grand pour une gauche qui a réussi à se présenter unie aux votes successifs. Le fruit de longues discussions qui ont pris fin il y a un an, donnant naissance à la coalition du Pacto Histórico. Ce fut donc Gustavo Petro qui se présenta. Et son programme radical, social et environnemental séduisît au point de le placer très largement devant à la fin mai. Mais c’était mal connaître la mainmise de la droite sur les acteurs de la société colombienne. La partie semblait en effet mal engagée au vu de l’histoire du pays.

Figurez-vous que ce n’est que la deuxième fois dans la longue histoire colombienne que la gauche se qualifie pour le deuxième tour de la présidentielle. La première, c’est en 2018… avec Gustavo Petro. Menacé à de nombreuses reprises par des groupes mafieux, le candidat de la gauche termine sa campagne avec des mesures de protection radicales, derrières des dispositifs pare-balles. Mais au-delà des menaces physiques, ce sont les réflexes de préservation de la droite qui frappent : presque l’ensemble des candidats éliminés au premier tour ont appelé à voter pour son adversaire, Rodolfo Hernández. Au nom de la lutte contre le « péril rouge ». Original. Ainsi, Rodolfo Hernández virait-il largement en tête des intentions de vote au début de la campagne de l’entre-deux-tours.

Ce sympathique personnage n’est pas un inconnu dans son pays. C’est un entrepreneur qui aime mettre en scène son succès et surtout qui se plaît à dire les plus grandes énormités, fleurtant allègrement avec le racisme ou le sexisme. Adolf Hitler ? « Un grand penseur allemand ». Les pauvres ? « Les meilleurs consommateurs du monde ». Ce type de commentaires qui vous permettent de bénéficier d’une étiquette flatteuse comme celle de « Trump colombien ». Le problème avec un tel énergumène, c’est qu’il finit par dire n’importe quoi. Au point de heurter en plein cœur son électorat. La semaine dernière, dans un entretien à la radio, il affirme ainsi à propos des ralliements éclectiques à sa campagne qu’il est prêt à accepter le soutien de « la Sainte Vierge et de toutes les prostituées résidant dans le même quartier ». Empli d’une fierté incommensurable, l’excuse attendra huit jours avant d’arriver.

Et cette phrase n’est que l’une des erreurs qu’il aura accumulé au cours de son entre-deux-tours. Dernier en date ? Le refus prolongé de tout débat avec son adversaire de gauche. La justice lui demande désormais le contraire. Dans le même temps, Gustavo Petro aura continué, sans accrocs sa campagne, enchaînant les meetings partout dans le pays. Dans les sondages, les courbes entre les deux hommes se sont croisées, et les cartes ont été rebattues. Gustavo Petro peut aborder ces dernières heures sous les meilleurs hospices, mais sans tomber dans le triomphalisme. Dans quelques heures, l’on saura si la direction choisie par la Colombie idyllique ou tragique.

Dans le même dossier

Le président élu du Guatemala Bernardo Arévalo a enfin été investi le 14 janvier 2024, après une période d’extrême tension au cours de laquelle les élites du pays ont multiplié les manoeuvres politiques et judiciaires pour empêcher la passation de pouvoir. Le Guatemala a retenu son souffle jusqu’au dernier moment : le 14 janvier, les députés sortants ont retardé de plus de sept heures la prise de fonction des nouveaux parlementaires censés investir le premier président progressiste du pays depuis 70 ans. Ne voulant pas renoncer à sa mainmise sur le pouvoir, cette élite politique et économique corrompue n’aura rien épargné à Bernardo Arévalo, élu car il a promis de combattre la corruption et soutenu par le peuple guatémaltèque fortement mobilisé dans la rue et conscient de la stratégie de lawfare utilisée pour obstruer sa prise de pouvoir. Le 14 janvier, la députée de la France insoumise Ersilia Soudais a pris la parole à Paris, place de la République, afin d’alerter sur la situation et d’apporter le soutien des Français aux Guatémaltèques « qui méritent une réelle lutte contre les inégalités sociales, contre la corruption et la menace de l’extrême-droite. Nous partageons ici son discours.
Il y a de cela 13 ans, les yeux du monde s’ouvraient sur une scène qui allait devenir historique. Le monde arabe s’apprêtait à voir naître sa première démocratie, grâce à la mobilisation populaire historique des Tunisiennes et Tunisiens. Sous le slogan « Dégage », des centaines de milliers de Tunisiens ont pris la rue du sud au nord pour appeler au départ du régime dictatorial et tortionnaire de Ben Ali, qui régna sans partage sur le pays pendant 23 ans.
Le 10 mars 2024, le Portugal vivra de nouveau des élections législatives. Ce seront les troisièmes en moins de 5 ans. Cette décision fait suite à la démission surprise du Premier ministre socialiste Antonio Costa, impliqué dans un scandale de corruption lié à l’attribution de contrats pour le développement d’énergies renouvelables. Une affaire qui met une fois de plus en lumière la promiscuité entre le pouvoir politique et une poignée de possédants, qui tue toujours plus la confiance des citoyens dans les institutions politiques. Le secrétaire général du PS nouvellement élu, Pedro Nuno Santos a un style différent, mais sa politique reste la même : attaques contre les services publics et austérité. Rien ne différencie le PS de la droite. Une situation qui éloigne la diaspora portugaise installée à l’étranger de la politique nationale. Nous vous présentons cette note écrite par Rita Nóbrega Gomes, membre de l’exécutif national du Bloco de Esquerda, en français et en portugais.

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.