Cet article fait partie du dossier La solidarité internationale

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Solidarité avec l’Unione Popolare

Les 24 et 25 septembre 2022, une délégation insoumise s'est rendue à Naples pour soutenir l'Unione Popolare dans les élections générales. Ce que "l'Union Populaire" italienne représente dans le pays est embryonnaire, dans un paysage politique où des années de compromission de la gauche traditionnelle avec les forces libérales et néolibérales ont fini de piétiner la construction d'une gauche de rupture. Filip Ristic, membre de la délégation insoumise, nous livre le récit de ce week-end à Naples, où il était important de nous rendre afin d'exprimer notre solidarité.

Nous ne nous sommes pas rendus à Naples, au quartier général de l’Unione Popolare, dans l’espoir d’une victoire. Nous y sommes allés pour que persistent ces liens si précieux qui nous unissent, de fraternité et d’internationalisme, qui transcendent les frontières et unissent nos peuples. Une solidarité nécessaire, qui ne doit pas seulement se manifester dans les victoires les plus belles, comme outre-Atlantique — au grand bonheur de nos peuples — mais également dans les moments les moins simples, ceux que l’on a connus, ceux qui nous font repartir de zéro, dans des moments de grande solitude parfois, mais aussi de grande opportunité. L’opportunité de construire les bases d’une alternative populaire solide, sur lesquelles pourront s’appuyer des millions de personnes à court, moyen ou long terme. La temporalité parfois cruelle des événements ne doit pas entamer notre patience infinie à laquelle nous sommes obligés.

Rendre visite à nos camarades là-bas, c’est tisser ces liens qui peuvent nous unir dans le temps en rencontrant tour à tour des militants humbles à un moment de l’histoire et de brillants gouvernants. Quelle joie lorsque cela arrive. Leur apporter notre soutien, c’est leur donner cette force qui nous manquait tant quand nous étions nous aussi dans le néant. Une force politique, tant par l’exposition médiatique que leur a apporté la visite de Jean-Luc Mélenchon alors que les médias mainstream ne prononçaient jamais les mots « Unione » et « Popolare », que par les échanges formateurs qui ont eu lieu. Formation idéologique et formation stratégique, indispensable au développement de nos forces populaires respectives.

Puis est venu le résultat de dimanche. Sans surprise, nous assistons en Italie à une recomposition des forces politiques de la droite et de l’extrême-droite dont la candidate est plus « néolibérale que fasciste », comme l’ont expliqué les membres de l’Union Popolare sur place : « L’extrême-droite la plus réactionnaire représentée par la Lega et Salvini, a laissé la place à une droite extrême au discours plus « poli », mais au libéralisme dévastateur. La possible future présidente du conseil ressemble davantage à une réincarnation de Berlusconi et du pire de la politique italienne des années 2000. »

En réalité, l’événement politique majeur de la nuit dernière n’est pas tant la victoire attendue de Meloni et Fratelli d’Italia, que l’abstention : la grève civique continue de croître en Italie. Ce dimanche, près de 9% d’inscrits supplémentaires se sont abstenus, comparé à 2018. Depuis 2006, en une quinzaine d’année, ce sont 20% d’Italiens de plus qui font le choix de ne plus participer au jeu électoral, pour les mêmes raisons que l’on connaît aussi en France : dégoût de la politique, « tous pourris », et trahisons de la gauche notamment.

L’Italie, son peuple et le combat que mènent les membres de l’Unione Popolare, qui ont malgré tout gagné 30 000 voix dans cette élection — après une campagne éclair de deux mois et 60 000 signatures à rassembler pour pouvoir se présenter, nous enseignent ce qui suit. Aussi bas que soit tombé le flambeau de la lutte, nous serons toujours là pour le relever. Aussi compromises que soient les forces politiques traditionnelles de gauche, la rupture et la transformation radicale de nos sociétés demeurent la seule alternative populaire au néolibéralisme et au fascisme. Enfin, aussi inégales que soient nos forces d’une frontière à une autre, l’internationalisme et la solidarité concrète doivent continuer à animer nos échanges, parfois loin de logiques strictement politiciennes, mais toujours proches des logiques qu’impose la fraternité universelle.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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