Cet article fait partie du dossier La fin du libéralisme

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr 

Texte de référence à venir…

Guillermo Lasso affaibli par des semaines de grève générale

L'Équateur entame sa troisième semaine de grève générale. Le gouvernement a préféré opter pour la violence au détriment du dialogue. Une stratégie loin d'être payante.

Des blocages durs, des scènes de violences policières et un gouvernement sourd aux revendications. C’est par ces mots que s’est caractérisé le mouvement de grève inédit qui s’est mis en place dans le pays il y a plus de deux semaines. Un mouvement mobilisé pour exprimer un ras-le-bol vis-à-vis d’une baisse sans précédent du pouvoir d’achat dans le pays. C’est tout un pan de la population, tenu à l’écart de l’essor économique de ces dernières années qui s’est engagée dans un bras de fer avec les élites économiques et politiques du pays.

C’est l’essence qui a mis le feu aux poudres à la mi-juin. La hausse continue de son coût est venue s’ajouter à une augmentation arbitraire décidée l’année dernière. Rapidement, la mobilisation a gagné en ampleur et les revendications se sont élargies à toutes sortes de griefs accumulés après des années de libéralismes. La politique déployée par Guillermo Lasso, président du pays, a directement été pointée du doigt. Mais le gouvernement a préféré ne pas aborder frontalement les sujets évoqués par les organisations syndicales à l’origine de la grève générale.

Au contraire, le pouvoir a opté pour une stratégie de diabolisation des manifestants, tantôt présentés comme des « terroristes » ou des « brigands » selon les prises de paroles de ministre ou de gouverneurs. Sur le terrain, les forces de l’ordre ont reçu pour consigne d’aller vers l’affrontement avec tout rassemblement, particulièrement sur les axes routiers stratégiques. Plusieurs dizaines d’arrestations arbitraires et six décès en lien avec la mobilisation ont déjà été recensés. Pendant plusieurs jours, un état d’urgence a été décrété dans plusieurs provinces du pays avec des droits élargis donnés à l’armée et à la police.

La violence de la répression a poussé Amnesty International à réagir. L’organisation considère qu’il existe désormais dans le pays une véritable « crise des droits humains » directement provoquée par l’exécutif. D’autres réactions internationales se sont fait entendre. Jean-Luc Mélenchon et Evo Morales ont transmis des messages de solidarité avec le peuple équatorien tandis que l’ancien président du pays, Rafael Correa a réclamé la convocation de nouvelles élections provoquées par une démission de Guillermo Lasso.

Ce dernier doit d’ailleurs affronter une motion de destitution du parlement déclenchée samedi dernier. Le résultat du processus sera connu dans la nuit. Du côté du gouvernement justement, des tentatives de désamorcer la crise ont eu lieu. Le pouvoir a ainsi proposé une baisse du prix de l’essence de… dix centimes. Un compromis rapidement refusé par les organisations syndicales. De premières discussions ont enfin eu lieu hier, lundi 27 juin pour tenter de trouver une porte de sortie mais celles-ci sont déjà suspendues.

Dans la rue, les manifestants restent mobilisés pour renverser un statu quo qui dessert leurs intérêts depuis des années. Une vague qui n’est pas sans rappeler la mobilisation de 2019 au Chili qui a entraîné la rédaction (encore en cours) d’une nouvelle constitution et l’arrivée au pouvoir de Gabriel Boric. Sur tout le continent, c’est une vague vers la gauche qui déferle sur le continent : AMLO au Mexique, Xiomara Castro au Honduras, Gustavo Petro en Colombie… Un tremblement de terre pour un libéralisme mourant.

Dans le même dossier

Sans réelle opposition et ultra favori pour l’investiture du Parti conservateur américain, Donald Trump a largement remporté le Caucus en Iowa. L’élection américaine aura lieu le 5 novembre prochain et déjà, les observateurs demandent à Biden de muscler le…

La fin du libéralisme

Le dimanche 19 novembre, le candidat néofasciste Javier Milei a été élu avec 56% des voix, face au ministre de l’économie sortant Sergio Massa. Une élection qui intervient alors que l’Argentine est plongée dans une grave crise avec une…

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.