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Tangping : en Chine, la jeunesse « s’allonge » en rébellion à l’hyper-productivisme d’État

Cet article a été rédigé par Pierre Boccon-Gibod, le 01 septembre 2021 dans La Relève et la Peste.

La philosophie « tang ping » propose de réduire au strict minimum son temps de travail pour dégager le maximum de temps pour soi. Bien sûr, la perte de revenus qui accompagne cette démission oblige à diminuer sa consommation et à se détourner des commodités fétiches du moment.

En Chine, une jeunesse épuisée par la cadence productiviste infernale du Parti au pouvoir a décidé résister en choisissant de s’allonger, plutôt que travailler 72h par semaine comme c’est le cas dans certains secteurs d’activité. Censurée par le Parti Communiste Chinois, cette tendance agit comme une lame de fond en entraînant de plus en plus d’adeptes dans son sillage. Enquête sur cette étonnante forme de résistance à l’État Chinois.

S’allonger pour se recentrer

« Le bonheur est obtenu en travaillant dur » déclarait Xi Jinping quelques jours avant la Journée Mondiale du Travailleur. « Il s’agit de la plus honorable, la plus grande, la plus noble et la plus belle vertu » continuait-il, enrobant d’une splendeur scintillante le quotidien éprouvant de la majorité laborieuse en Chine. 

Ces derniers sont encouragés à s’aligner sur le rythme « 9-9-6 » que prônent les géants d’industrie : travailler de 9h à 21h, 6 jours par semaine. Ces 72h de travail par semaine représentent 12h de plus que la quantité maximale légalement autorisée par semaine en France, ou encore, deux fois les 35h qui constituent un travail à plein temps dans la plupart de nos conventions collectives. 

Pourtant, ces 72h hebdomadaires sont techniquement interdites par le droit Chinois, qui limite officiellement à 40h par semaine et à 8h par jour le temps de travail. Ce sont les employeurs, en particulier ceux des industries numériques, qui jouent sur leur droit à exiger jusqu’à 36 heures supplémentaires de leurs employés (à salaires majorés) pour normaliser ce rythme.

Dans un tel contexte, difficile de s’étonner qu’émergent régulièrement en Chine des mouvements populaires exprimant la fatigue, l’épuisement, la dépression ou la révolte, et ce malgré les dispositifs titanesques de coercition, de censure et de lissage idéologique mis en place par le Parti Communiste Chinois (PCC). 

Dernièrement, ce sont les défenseurs du droit de s’allonger tranquillement, les « tang ping », qui sont parvenus à faire trembler la vision que le Parti impose au pays. Aussitôt, les memes, forums et figures qui exprimaient cette philosophie ont été massivement censurés par l’appareil d’État Chinois. 

Tout commence par une publication de l’utilisateur « Kind-Hearted Traveller » sur Badiou, le moteur de recherche Chinois, qui sera ensuite repartagée des centaines de fois sur une multitude d’autres plateformes.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article sur La Relève et la Peste.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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