Si le Frente Amplio a perdu face aux conservateurs dans le référendum organisé ce dimanche, les résultats ouvrent des perspectives d’union entre les divers mouvements de lutte dans la société.
Convoqués aux urnes dimanche 27 mars, les Uruguayens ont donc tranché : la Loi de considération urgente ne changera pas et ses 135 articles litigieux (sur 475) ne seront pas supprimés. La résultante d’un référendum serré – avec à peine un point, soit 20 000 voix, d’écart – qui a toutefois vu le « non » l’emporter. Ainsi, le « oui » obtient 48,8 % des voix contre 49,9 % pour le « non ». Le score élevé du « oui », défendu par le Frente Amplio et toute une série d’organisations syndicales et citoyennes dans le pays, reste malgré tout une mauvaise surprise pour les conservateurs au pouvoir. Si les sondages montraient une dynamique dans la campagne de l’opposition, le « non » était toujours largement en tête jusqu’à la semaine dernière. Malgré cela, le président libéral au pouvoir a perçu le scrutin comme un soutien clair à sa politique.
Pourtant, il y a de quoi l’inquiéter. Le résultat du référendum sonne en réalité comme un avertissement à Luis Lacalle Pou qui est arrivé au pouvoir il y a désormais deux ans. Si sa gestion de la crise sanitaire a été plutôt saluée, les électeurs ne sont pas prêts pour autant à lui donner un blanc-seing pour le reste de son mandat. La campagne électorale autour du référendum a également eu une influence inattendue sur l’organisation de l’opposition et est de bon augure pour les prochaines luttes sociales. Un rapprochement inespéré entre le Frente Amplio, structure politique jugée distante, et toute une série d’organisations militantes impliquées au quotidien, a eu lieu au cours de la campagne. Cette cristallisation d’une opposition unie sur l’ensemble des terrains est d’autant plus importante que les prochaines échéances électorales ont lieu en 2024. Un rapprochement qui rappelle furieusement l’union qui avait porté pour la première fois la gauche au pouvoir en 2005.