Les pénuries alimentaires, et tout particulièrement céréalières, qui frappent le monde depuis le début de l’année provoquent dans certaines régions la mise en place de mesure protectionnistes. C’est la voie désormais choisie par l’Inde cette fin de semaine.
La guerre en Ukraine, mais également de fortes sécheresses dans de grands pays producteurs de céréales comme les États-Unis ou l’Inde, ainsi qu’une part non négligeable de spéculation ont provoqué une explosion des cours du blé ou du maïs. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait déjà sonné l’alarme sur le sujet le mois dernier lorsque son indice des prix alimentaires avait atteint son plus haut niveau depuis la création de l’indicateur.
La conséquence directe de ces hausses est l’apparition de difficultés d’approvisionnement dans certaines régions du monde. L’Inde a ainsi décidé de fermer la porte à l’exportation de blé. Les semaines de très forte chaleur qui ont frappé le pays ces derniers temps ont grandement affecté les récoltes d’un pays qui produit plus d’un huitième de la production mondiale avec 107 millions de tonnes récoltées sur 31 millions d’hectares l’année dernière d’après les données de l’USDA Foreign Agricultural Service. L’Inde est ainsi le deuxième producteur mondial de blé qu’il souhaite temporairement orienter vers son marché intérieur.
Une décision qui n’est pas isolée : l’Indonésie avait ainsi interdit au début du mois les exportations d’huile de palme alors qu’un mouvement social montait pour s’opposer à la hausse du coût de la vie. D’autres pays asiatiques ont également prévu d’adopter des mesures similaires. De telles décision pourraient précipiter l’isolement de régions du monde importatrices de ces ressources. Les autorités indiennes ont toutefois déjà assuré que certaines exportations pourraient être maintenues à condition qu’elles visent à répondre à une insécurité alimentaire.