Nous exigeons le retrait de la candidature de Muriel Pénicaud à la direction de l’OIT

Cette femme a cassé le code du travail, a supprimé les contrats aidés et a empoché 60 000 euros avec la réforme de l’ISF. Sa candidature à la direction de l’organisation onusienne chargée de défendre la « justice sociale » dans le monde est un scandale. Une tribune collective signée par des députés (nationaux et européens), des politistes, des économistes ou encore des syndicalistes, a adressé une pétition à Emmanuel Macron pour exiger le retrait de la candidature de Muriel Pénicaud à la direction de l’Organisation internationale du travail. Nous publions ici la tribune ainsi que le lien vers la pétition.

Candidature de Muriel Pénicaud au poste de directrice générale du Bureau International du travail, un danger pour des millions de salarié-e-s dans le monde !

Créée en 1919, l’organisation internationale du travail fut dès le départ fondée sur le postulat qu’une paix universelle et durable ne pourrait se bâtir que sur la base de la justice sociale. Sa devise, « si tu veux la paix, cultive la justice », gravée dans les pierres de ses locaux à Genève est aujourd’hui menacée par la candidature de Muriel Pénicaud à la direction générale de l’organisation. Après avoir recasée son ancienne Ministre du travail comme représentante de la France auprès de l’OCDE, voilà qu’Emmanuel Macron la présente pour prendre la direction générale du Bureau International du Travail, tête de l’OIT.

Or, si une notion échappe à l’ex-Ministre du Travail, c’est bien celle de « justice », qu’elle soit sociale ou non. Avant de prendre la tête du Ministère, Muriel Pénicaud, s’était faite remarquer en tant que DRH chez Danone.  Non pour sa gestion sociale, mais par sa capacité à profiter de la souffrance des travailleuses et des travailleurs pour s’enrichir. En 2013, alors qu’elle s’apprêtait à licencier 900 personnes, dont 230 en France, Muriel Pénicaud a réalisé en une journée une plus-value boursière d’un montant de 1,13 millions d’euros. En clair, elle a spéculé sur des licenciements pour faire du fric, soit une prime de 1255 euros par postes supprimés.

Au royaume de la Macronie un tel pedigree n’est pas passé inaperçu, et Emmanuel Macron en a fait sa ministre du travail alors même que lors de passage à la tête de Business France elle a commis plus de 670 infractions à la réglementation du travail.

Son bilan rue de Grenelle n’a rien à envier à ses années dorées chez Danone. De la fin des contrats aidés (400.000 emplois supprimés) à la casse du code du travail, en passant par la réforme de la formation professionnelle et la réforme de l’assurance chômage, elle fut l’architecte en chef d’une politique de précarisation et de casse des droits des travailleuses et des travailleurs.

Au passage, et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, l’ex-Ministre du travail a profité de la réforme de l’ISF pour récupérer la somme 62 000 euros. Au pays des riches, il n’y a pas de petites économies.

Dans une France confinée, où la priorité du gouvernement était à la reprise du travail au détriment même des conditions de sécurité des salarié-e-s, Muriel Pénicaud fut le bras armé d’un pouvoir autoritaire qui avait pour seul objectif d’entraver les inspectrices et inspecteurs du travail en piétinant ouvertement leur indépendance pourtant garantie par la convention internationale numéro 81 de 1947 de l’OIT.

Une entrave délibérée, et gravissime, qui a connu son paroxysme avec le cas de l’inspecteur du travail Anthony Smith. Alors qu’il intervenait, à la demande des salarié-e-s, dans une association d’aide à domicile pour obliger l’employeur à fournir, notamment, des masques aux salariés, la Ministre du travail, au mépris de toutes les règles, a sanctionné celui-ci après l’avoir mis à pied pendant plusieurs mois. Après des mois de mobilisations, syndicales, politiques et citoyennes, Anthony Smith fut réintégré et l’ancienne Ministre fait aujourd’hui l’objet d’une plainte déposée par plusieurs syndicats d’inspecteurs du travail devant le bureau international du travail pour à entrave à leur indépendance.

Alors que l’OIT a pour objet de défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, et de construire un « nouveau contrat social », la candidature de Muriel Pénicaud à sa tête est à la fois une provocation pour des millions de salarié-e-s mais aussi un signe très clair de la volonté du gouvernement français de poursuivre la casse des droits et la flexibilité du marché du travail à l’échelle mondiale.

Aussi nous, personnalités politiques, syndicales, associatives, intellectuelles exigeons le retrait de la candidature de Muriel Pénicaud au poste de directrice générale du Bureau International du travail.

Pour signer la pétition, cliquez ici.

Premier.es signataires : AKNIN Sarah-Loëlia SUD TAS ; ARIES Paul Politiste, directeur de l’Observatoire International de la Gratuité (OIG) ; AUBRY Manon Députée européenne LFI ; AUTAIN Clémentine Députée LFI ; BENOMAR Fatima Militante féministe ; BESANCENOT Olivier Porte-parole du NPA ; BILLARD Martine Ancienne députée, ancienne déléguée du personnel ; BOMPARD Manuel Députée européen LFI ; BOUHAFS Taha            Journaliste ; BROLLIN Bénédicte Syndicat des Avocats de France ; CAILLETAUD Marie-Claire Syndicaliste, conseillère au CESE ; CHAIBI Leila Député européenne LFI ; CHAMBONCEL Léa Journaliste CLAMME Cécile Secrétaire générale de la CGT TEFP ; COLIN Delphine Secrétaire nationale UFSE CGT ; COQUEREL Eric Député LFI ; DE COCK Laurence Historienne ; DE HARO Anne Juriste, Gauche Démocratique et Sociale ; DELECOURT Christophe Syndicaliste CGT ; DEVIN Paul Responsable syndical SNPI-FSU ; DUTEIL Simon Co-délégué de l’Union syndicale Solidaires ; EL GAMAL Alexandre Syndicaliste CGT ; FAUCILLON Elsa Députée communiste ; FIAT Caroline Députée LFI ; FILOCHE Gérard Ancien Inspecteur du travail, GDS ; FILOCHE Léa Adjointe à la mairie de Paris ; GARNIER Julie Conseillère régionale IDF ; GAUDIN Yann Lanceur d’alertes sur Pôle Emploi ; GELOT Didier Economiste, Fondation Copernic ; GHAZI Karl Fondation Copernic ; GLUCKSTEIN Daniel Secrétaire national du POID ; GONTARD Guillaume Président du groupe Ecologiste, Solidarité et Territoire du Sénat ; GUILBERT Murielle Co-déléguées générale de l’Union syndicale Solidaires ; HIRTZ Jean-Marie Président de Renaissance à Gauche, Adjoint au maire de Malzeville (54) ; HUEZ Dominique Médecin du travail, responsable association santé et médecine du travail ; JUMEL Sébastien Député communiste ; JURAVER Philippe Conseiller régional IDF, LFI et apparentés ; KHALFA Pierre Economiste, Fondation Copernic ; LACHAUD Bastien Député LFI ; LARRERE Mathilde Historienne ; LE-CORRE Gérald Inspecteur du travail, représentant CGT au Conseil d’Orientation des Conditions de Travail ; LEMONNIER Polo membre du secrétariat national de la FSU ; LOPEZ Nathalie Secrétaire de la fédération CNT-TEFP ; MARTINEZ Gaëlle Déléguée générale Solidaires fonction publique ; MARTY Christiane Fondation Copernic ; MECARY Caroline Avocate ; MELENCHON Jean-Luc Député LFI ; MERIAUX Pierre Adjoint au maire de Grenoble (38) ; MONVILLE Bénédicte Pdte du groupe PUCES (pour une communauté écologique et sociale) agglo Melun-Val de Seine élue d’opposition à Melun ; NICOLAS Jean-Marc secrétaire général de la CGT FERC Sup ; OBONO Danièle Députée de Paris, LFI ; PALHETA Ugo Sociologue ; PANOT Mathilde Président du groupe LFI à L’Assemblée nationale ; PELISSIER Jean-François Porte-parole d’Ensemble !; PERRET Patrice Solidaires retraité.es UNIRS ; PETIT Thomas SUD santé sociaux au CH du Rouvray ; PEU Stéphane Député communiste ; PILLAUD VIVIEN Pablo Journaliste ; PORTES Thomas Porte-Parole de Génération.s ; POUPIN Christine Porte-parole du NPA ; POUTOU Philippe Porte-parole NPA et candidat à l’élection présidentielle ; PRUDHOMME Loïc Député LFI ; QUATENNENS Adrien Député LFI ; QUINTIN Guillaume Secrétaire exécutif du Parti de Gauche ; REYNAUD Gilles Président de l’association Ma Zone Contrôlée, Syndicaliste SUD Energie ; ROMAGNAN Barbara Enseignante ; ROUSSEAU Sandrine Economiste et militante EELV ; RUBIN Sabine Députée LFI ; RUFFIN François Député de la Somme ; SENEQUE Brigitte Ancienne secrétaire de la FSU SNUTEFE ; SMITH Anthony Responsable syndical au Ministère du travail ; STERDYNIAK Henri Economiste, les économistes atterrés ; SULTAN Philippe Fondation Copernic ; TAILLE-POLIAN Sophie Sénatrice et coordinatrice nationale Génération.s ; TAURINE Bénédicte Députée LFI ; THEBAUD MONY Annie Sociologue de la santé ; TROUVÉ Aurélie Economiste et militante d’ATTAC ; VERZELETTI Céline Responsable CGT ; VIEU Marie-Pierre Fondation Copernic ; VIRE Emmanuel Secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT)

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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