Malgré les difficultés dressées par les institutions du pays pour empêcher la tenue du référendum, les votants ont largement pu renouveler leur confiance au président au cours d’un exercice démocratique inédit.
Lors d’un référendum tenu le 10 avril, les électeurs mexicains ont pu décider de renouveler ou non leur confiance au président du pays, AMLO (diminutif d’Andrés Manuel López Obrador). Ce référendum révocatoire, le premier dans le pays, est l’une des promesses de son parti, Morena (Mouvement de régénération nationale). Il permet aux électeurs de mettre fin ou de poursuivre le mandat d’un élu. Ainsi, la question posée dimanche dernier était : « Êtes-vous d’accord pour que le président des États-Unis mexicains, Andrés Manuel López Obrador, soit révoqué de son mandat pour perte de confiance ou qu’il poursuive comme président de la République jusqu’à la fin de son mandat ? ».
La réponse donnée par les Mexicains était massivement en faveur de la continuation du mandat d’AMLO avec 91,86 % des voix. Un résultat qui ne surprend pas alors que le président bénéficie d’un haut niveau de popularité avec des taux inédits pour un dirigeant du pays. Le vote n’a toutefois pas atteint le niveau de participation de 40 % nécessaire pour que le résultat soit contraignant. Seul 17,77 % des électeurs se sont en effet déplacé. Le fruit de plusieurs facteurs.
D’une part, les partis historiques du pays, balayés par l’arrivée de Morena et accusés d’une corruption généralisée, PAN, PRD et PRI, avaient appelé à boycotter le scrutin. D’autre part, et de façon plus surprenante, des institutions ont travaillé à réduire la voilure du référendum. L’Institut électoral national (INE), l’organisme chargé de l’organisation des scrutins dans le pays, a ainsi été accusé de réduire le nombre de bureaux de vote disponibles pour voter.
Toujours est-il que cette pratique démocratique nouvelle pourrait constituer une jurisprudence pour les successeurs du président qui pourraient également subir un tel référendum de mi-mandat. Une façon de redynamiser la participation citoyenne dans un pays où nombreux sont les Mexicains qui ne souhaitent plus participer à l’exercice de leurs droits démocratiques, dégoutés par des années d’excès et d’inégalités au bénéfice d’une classe aisée avec aucun outil à disposition pour réagir.