Des membres de Podemos ont apporté leur soutien au candidat à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon, menacé de mort avec la députée Danièle Obono ainsi que les journalistes Taha Bouhafs et Mathieu Molard, par un groupuscule nazi. L’extrême droite est en roue libre en France. Comme au moment de la vidéo du youtubeur d’extrême droite Papacito qui mettait en scène le meurtre d’un militant insoumis, les personnalités politiques internationales prennent toute la mesure de la gravité de la situation et alertent sur la pré-fascisation du monde.
Le groupuscule d’extrême droite « Les vilains fachos », dont les initiales (LVF) font références à La Légion des Volontaires Français, groupe d’extrême droite qui a participé à l’extermination des Juifs aux côtés des nazis durant la Seconde guerre mondiale, a publié sur son canal Telegram un photomontage montrant des musulmans, des juifs, des noirs ainsi que des politiques et des journalistes, avec des viseurs d’armes collés sur le front. En commentaire, les administrateurs de cette chaîne ont glissé un lien vers un site internet permettant d’acheter des pistolets à poudre noire, « létaux pour 130 euros, sans contrôle et livrés par la poste ». Un appel explicite au meurtre qui fait suite à une enquête réalisée par StreetPress sur les soutiens armés d’Eric Zemmour.
Les personnalités visées sont connues pour leur engagement dans la lutte contre l’extrême droite : Jean-Luc Mélenchon, Danièle Obono, Taha Bouhafs et Mathieu Molard. Ils ont porté plainte lundi 15 novembre 2021.
Les menaces de l’extrême droite sont à prendre très au sérieux : ce 12 octobre, 6 membres de l’OAS qui planifiaient un attentat notamment contre Jean-Luc Mélenchon, ont été condamnés à 8 ans de prison pour « association de malfaiteurs terroristes ». Nous vivons dans un pays où des militaires ont publié une tribune mettant en garde contre la guerre civile, où un fan de la fachosphère a mis une claque au Président et où des youtubeurs publient des menaces contre les opposants politiques, et même contre la presse : les vidéos de Papacito et Code-Reinho qui parlent d’armes à feu cumulent des millions de vues. Nous sommes dans un pays où le Raptor Dissident, autre figure web d’extrême droite, a pu lancer en 2018 le hashtag #MonteUneEquipe dont l’objectif était d’inciter les gens à monter des structures d’extrême droite dans tout le pays. Cela avait débouché sur la mise en place de « Vengeance patriote » : un groupuscule d’extrême droite dont les membres s’entraînent à se battre et à manier des armes en rêvant de faire tomber la République.
Surtout, nous sommes dans un pays où les médias remplissent leurs quotas de gauche la nuit, car la droite et l’extrême droite occupent trop de temps d’antenne le jour. La responsabilité des médias est entière. En « validant » ces idées violentes, racistes et nauséabondes, la caste médiatique officielle galvanisent les groupuscules néo-nazis qui se sentent poussés des ailes. Les effets de la zemmourisation des médias sont concrets.
Dans un récent billet de blog, Frédéric Lordon avait posé la question : « Sommes-nous rendus au point de fascisme ? Pas encore. Sommes-nous en voie de fascisation ? Sans doute. En fait, il n’y a plus trop à hésiter : un processus est en cours. » Il ajoute : Qui, il y a deux ans, aurait pu imaginer des tribunes de militaires factieux, une manifestation de policiers du même métal, appelant à faire « sauter les digues de la Constitution » avec la bénédiction de presque toute la classe politique, des grands médias, comme CNews ? » (…)
Après l’épisode Papacito, des personnalités comme Lula, Dilma Roussef, ainsi que des députés européens espagnols, danois et belge avaient apporté leur soutien à Jean-Luc Mélenchon et aux insoumis.
Contre « Les vilains fachos », la section internationale de Podemos ainsi que la député européenne Idoia Villanueva ont apporté leur soutien et solidarité à Jean-Luc Mélenchon et aux autres personnes menacées de mort par l’extrême droite, ajoutant : « La démocratie et l’Etat de droit doivent agir contre eux ! », nous rappelant au passage, que le racisme en France n’est pas une opinion, mais un délit.