Le 6 novembre 2021, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue dans toute la Pologne et en particulier à Varsovie, pour dire leur colère suite au décès de la première victime de la législation en vigueur depuis le début de l’année, qui interdit pratiquement tout avortement.
Une jeune femme de trente ans, Izabela, est décédée fin septembre à l’hôpital de Pszczyna en Silésie, car les médecins ont refusé de pratiquer l’avortement de son fœtus, non viable, choisissant d’attendre qu’il meure naturellement in utero, ce qui a entraîné la mort de la patiente par choc septique.
L’avocate de la famille, Jolanta Budzowska a annoncé dans un tweet le 29 octobre : « Conséquences de l’arrêt du Tribunal constitutionnel du 20 octobre 2020 : Les médecins ont attendu la mort du fœtus. Le fœtus est mort, la patiente est morte. Choc septique. »
À Varsovie le 6 novembre, des milliers de manifestants se sont rendus au siège du Tribunal constitutionnel au ministère de la santé pour protester contre la loi qui interdit presque totalement l’avortement. En effet, le Tribunal constitutionnel, soutenu par le gouvernement ultraconservateur, a proscrit le 27 janvier 2021, l’interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du fœtus, ce qui a abouti à l’interdiction de toute IVG, sauf en cas de viol ou d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.
Une loi qui avait déjà donné lieu à des manifestations d’ampleur dans le pays, et qui s’étaient transformées peu à peu en une mobilisation contre le gouvernement formé par le parti nationaliste Droit et Justice.
« Pas une de plus ! », ont scandé le 6 novembre dans tout le pays les manifestants, qui reprennent la mobilisation suite au décès d’Izabela, considérée comme la première victime de cette loi.
Le gouvernement rejette ces accusations, affirmant que la mort d’Izabela résulte d’une erreur médicale. Le ministre de la Santé Adam Niedzielski a demandé à l’Autorité nationale de gynécologie et d’obstétrique de formuler des règles de conduite stipulant sans ambiguïté qu’une IVG est autorisée dans les cas où la femme enceinte est en danger de mort.
Soutien aux manifestants qui luttent contre ce coup porté aux droits des femmes dans un pays de plus en plus restrictif.