Dans une décision historique, l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement a adopté le principe d’un traité contraignant contre la pollution plastique. Une avancée qui devrait se concrétiser d’ici fin 2024.
Les avancées dans ce domaine sont suffisamment rares pour être soulignées. Le mercredi 2 mars, l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement a fait un pas supplémentaire dans la lutte contre la pollution plastique. Réunie à Nairobi, capitale du Kenya, l’assemblée a adopté la création d’une instance chargée de rédiger le contenu d’un traité destiné à mieux protéger l’environnement des dégâts liés au plastique.
Cette décision a été prise dans un contexte où les infrastructures de traitement de déchets sont encore défaillantes dans certains pays. Seul un dixième du plastique est aujourd’hui recyclé et 11 millions de tonnes de ces déchets finissent aujourd’hui à la mer. L’OCDE estime à 460 millions de tonnes la quantité de plastique produite en 2019, loin des 2 millions de tonnes en 1950. 22 % de ce total fini abandonné dans des décharges sauvages, jeté dans la nature ou brûlé à ciel ouvert. Par ailleurs, certains pays aisés exportent leurs plastiques à l’étranger au lieu de les traiter.
Un pan des discussions va viser à prendre en compte l’économie informelle qui s’est construite autour de décharges à ciel ouvert où les ressources sont plus limitées. Les négociations à venir vont également viser la disparition progressive de tout plastique à usage unique. Enfin, la reconnaissance de l’impact de cette pollution, qui n’est pas seulement environnementale, est envisagée. Cette pollution a ainsi un impact sanitaire, notamment lorsque ce plastique est brûlé dans des zones habitées. Des avancées sans doute timides au vu de l’urgence de la situation. Il faudra attendre encore deux ans pour voir si l’assemblée s’inscrit réellement dans une démarche responsable.