Le journaliste de RFI, Léonard Vincent, a interviewé Ibrahim Ahmed dit Afarensis, porte-parole de la RSAHRO, Organisation des droits humains des Afars de la mer Rouge (Red Sea Afar Human Rights Organisation, RSAHRO).
Il rappelle la situation humanitaire dramatique des populations dans un pays soumis à une politique isolationniste et au totalitarisme.
Vous pouvez retrouver l’article sur le site de RFI.
Extraits :
L’Érythrée affirme que les 39 patients atteints du virus Covid-19 sur son territoire sont désormais guéris… mais on en sait plus sur les conséquences du confinement strict, imposé par les autorités de ce pays très fermé, début avril, notamment dans les régions les plus reculées et les plus pauvres, comme la région Afar qui borde la mer Rouge.
« Les Afars vivant sur la côte, d’habitude, se déplacent sur la mer. Ils pêchent, ils font le commerce du poisson et des ressources marines mais tout cela a été stoppé. Donc, depuis deux mois on assiste à une crise alimentaire très grave. La ration de base distribuée par le gouvernement et le parti unique, ce sont 2 kilos et demi de farine de sorgho et 1 kilo et demi de sucre, par personne et par mois. Et les gens ont survécu avec ça pendant deux mois ! Et pire encore : aujourd’hui, il n’y a plus de nourriture, plus rien. Les gens ont faim et n’ont pas le droit de bouger. Depuis début avril, les autorités ont arraisonné de très nombreuses caravanes de chameaux apportant de la nourriture d’Ethiopie ou de Djibouti. Ils ont également saisi les bateaux arrivant du Yémen. Et tout cela pour atteindre leur objectif politique: faire fuir les gens loin de leurs propres terres, en créant une situation invivable, intolérable pour les Afars »