C’est une avancée historique pour les droits des femmes : le Soudan vient de décider de criminaliser la pratique des mutilations génitales féminines (MGF). À l’avenir, ceux qui pratiquent les MGF, que ce soit à l’intérieur d’un établissement médical ou ailleurs, risquent désormais une peine de trois ans de prison et une amende.
Cette modification de la législation pénale a été apportée le 22 avril 2020. Elle est le début d’une « nouvelle ère » pour les droits des femmes au Soudan. Selon les chiffres de l’ONU, environ 87 % des femmes et des filles soudanaises âgées de 14 à 49 ans ont subi une forme ou une autre de MGF.
Dans certaines communautés, les mutilations génitales sont une condition de mariage et leur interdiction légale ne suffira pas à protéger les jeunes filles. Il faut espérer que le gouvernement d’union nationale constitué en mars 2020, mettra en œuvre une campagne de sensibilisation auprès des populations.
Si la mesure mérite d’être saluée, il demeure difficile de s’en contenter. D’autant plus que le même gouvernement a été épinglé à sa nomination pour le non respect d’une règle, celle d’un minimum de 35% de femmes ministres : sur un total de trente-quatre ministres, huit seulement sont des femmes dont seulement deux à la tête d’importants portefeuilles : les Affaires étrangères et la Défense. Il en faudrait encore pour atteindre le quota des 35 % prévu par l’accord de paix qui a mis fin aux affrontements entre les factions de l’actuel président Salva Kiir et son rival Riek Machar en 2018.