C’est le choc : le militant et opposant au régime, Yacine Mebarki vient d’être condamné par un tribunal algérien à Khenchela à 10 ans de prison et 10 millions de dinars d’amende pour « incitation à l’athéisme » et « offense à l’islam ».
Arrêté le 30 septembre 2020, le parquet avait requis 8 ans de prison ferme à l’encontre du détenu lors du procès qui s’est déroulé 6 octobre au tribunal de Khenchela.
Il a été placé sous mandat de dépôt le 1er octobre après sa présentation en comparution immédiate pour : “incitation à l’athéisme”, “offense ou dénigrement du dogme ou des préceptes de l’Islam”,et “atteinte à l’unité nationale”, selon le CNLD.
Selon le militant Oussama Azizi, qui est proche du détenu, “après la perquisition effectuée au domicile de Yacine, la police a trouvé un livre du Coran appartenant à son grand père. Le livre qui est très ancien contient une feuille déchirée”.
Très impliqué localement dans le hirak (nom donné au mouvement citoyen et révolutionnaire débuté en février 2019 pour empêcher la réélection de Bouteflika) et militant berbère, Yacine Mebarki, 52 ans, fait appel de cette condamnation.
La mobilisation internationale sera déterminante dans sa relaxe. Le lawfare, l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir algérien, a déjà mené à de nombreuses condamnations de militants pacifistes et de citoyens qui continuent de réclamer la fin du régime. Les manifestations ont repris dans de nombreuses localités.
Khenchela est réputée pour avoir été l’une des places fortes du hirak.