450 demandeurs d’asile et réfugiés emprisonnés en Australie seront pris en charge par la Nouvelle-Zélande au cours des prochaines années. Une décision qui résulte de longues consultations avec les autorités australiennes, jusqu’à présent réticentes à accepter un tel accord.
C’est le ministre néo-zélandais à l’immigration qui a fait l’annonce la semaine dernière : le pays va prendre en charge 150 demandeurs d’asile et réfugiés par an pendant au moins trois ans. Une première pour la Nouvelle-Zélande qui offrait son aide à l’Australie depuis 2013. L’île-continent avait jusqu’à présent toujours refusé, officiellement pour éviter un effet d’appel d’air. Cela ne l’avait toutefois pas empêché d’ouvrir un programme similaire (très limité) avec les États-Unis. La prise en charge de ces personnes par Wellington devrait leur permettre de bénéficier d’une étude de leur dossier migratoire sous un délai raisonnable. Una annonce qui peut sembler relever du bon sens mais qui est loin d’être évidente au pays du kangourou.
L’Australie a en effet immédiatement atténué la portée de l’accord avec son voisin du Sud-Est, déclarant que celui-ci ne s’appliquerait pas aux futurs réfugiés qui atteindraient son sol. Sa politique migratoire est aujourd’hui encore considérée comme l’une des plus strictes au monde. Le mois dernier, Human Rights Watch avait dénoncé le traitement inhumain destiné aux demandeurs d’asile qui doivent souvent patienter plusieurs années enfermés avant de pouvoir connaître une issue au traitement de leur dossier migratoire. Les autorités continuent de défendre « l’exportation » de ces personnes dans des prisons en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans des conditions de détention difficiles, à des fins additionnelles de découragement. Une approche radicalement différente à celle portée par Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande où la première ministre de gauche défend une société inclusive. Une façon d’aborder le sujet des migrations qui devrait grandement améliorer les perspectives pour au moins 450 personnes…