António Guterres a de nouveau pris la parole sur la crise humanitaire qui traverse le pays d’Asie. Dressant un sombre tableau des conditions de vie des Afghans, il a demandé à la communauté internationale de contribuer à une aide à la population massive et immédiate.
Chaque semaine la situation ne cesse de se dégrader dans le pays repris par les talibans à l’été 2021. L’insécurité alimentaire est généralisée avec de mauvaises récoltes, la hausse des prix et un difficile accès aux aides alimentaires. Le contexte est particulièrement défavorable et touche toujours plus de monde. À l’occasion d’une conférence des donateurs destinée à récolter des fonds le 31 mars, António Guterres, secrétaire général des Nations unies, a réaffirmé l’importance de répondre aux besoins d’une population à bout. 95 % de celle-ci n’est plus en condition de se nourrir correctement, 9 millions de personnes sont au bord de la famine et l’économie afghane est empêtrée dans une « spirale de la mort ».
Plus inquiétant encore, l’ONU a recensé des pratiques moralement inacceptables. Alors que 80 % des Afghans sont endettés, des ventes d’organes et d’enfants ont été observées, au grand regret du secrétaire général. La situation est dramatique et les sommes nécessaires pour y remédier sont immenses. La journée avait ainsi pour objectif de récolter 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) de la part de la communauté internationale. Un chiffre jamais atteint auparavant pour un seul pays. Si certaines des agences onusiennes ont réussi à intervenir sur le terrain, son action demeure limitée au vu de l’ampleur de la catastrophe.
António Guterres a aussi regretté la décision des talibans d’interdire aux filles l’accès au secondaire, une atteinte au droit fondamental à l’éducation de tous les enfants. Il a fini en dénonçant les difficultés d’accès auxquelles est confronté le personnel humanitaire dans l’incapacité de soutenir certaines régions afghanes.