Dans une tribune publiée mercredi 25 mai dans Le Monde, 500 agents du ministère des affaires étrangères s’expriment pour dénoncer la suppression soudaine du corps diplomatique français.
Ils se font appeler Le Collectif et exercent une prise de parole rare dans le milieu. Dénonçant la décision unilatérale d’Emmanuel Macron de supprimer le corps diplomatique, les signataires réclament la mise en place d’« Assises du Quai d’Orsay », grande consultation entre l’ensemble des acteurs du ministère afin de pleinement aborder les préoccupations qui traversent l’institution : « nos missions, nos moyens, nos statuts ». Pour Le Collectif, c’est « l’avenir de notre diplomatie » qui est en jeu.
Cette décision de l’exécutif intervient par ailleurs dans un contexte où le Quai d’Orsay est particulièrement sollicité avec la guerre en Ukraine et la crise sanitaire, alors que l’avenir s’annonce toujours plus complexe. Aux yeux du Collectif, il s’agit donc d’une attaque supplémentaire à un ministère régulièrement ciblé par les coupes budgétaires. En 30 ans, l’effectif de celui-ci a été divisé par deux. Des réductions « au profit d’opérateurs externes », au nom d’économies budgétaires. Signe du ras-le-bol face à cette dégradation continue des conditions de travail : une grève jeudi prochain.
Ainsi, Le Collectif appelle à participer à la grève du 2 juin pour laquelle elle s’est coordonnée avec la majorité des syndicats du ministère. Un événement dans un lieu où seule une autre mobilisation avait émaillé le siècle passé. Cette grève sera un cri pour dénoncer « le sentiment d’injustice » qui frappe la plupart des agents face à ces évolutions à marche forcée. Si Emmanuel Macron s’entête dans sa décision « la France sera la seule puissance à se priver d’une diplomatie professionnelle ».