La conquête de l’espace devient une guerre commerciale

Décidément, l’argent corrompt tout. Des fonds sous-marins aux étoiles. Et désormais, ce qui était une aventure humaine est transformé en compétition financière : le prix par « passager » est l’enjeu. Elon Musk de SpaceX dit facturer 60 millions de dollars la place contre 80 millions de dollars la place dans la fusée russe Soyouz.

Le 30 mai 2020, le lancement de la fusée SpaceX s’est déroulé avec succès. L’agence privée SpaceX a réussi son lancement d’une fusée vers l’ISS (la station spatiale internationale) avec à son bord deux astronautes américains de la NASA. Depuis plusieurs années, les astronautes dépendaient de la fusée russe Soyouz lancée par l’agence Roskosmos pour atteindre l’ISS.

Derrière SpaceX, première société privée à se voir confier par la NASA une telle mission, on trouve le milliardaire Elon Musk. Outre son projet « Starlink » dont l’objectif est de disposer, en 2025, de 11 943 satellites pour couvrir entièrement la planète, l’américain d’origine sud-africaine, compte bien récupérer le marché du transport vers l’ISS !

Pour les Russes, cela signifie perdre un monopole mais surtout l’obligation de relancer une stratégie spatiale.

Nous vous recommandons la lecture de cet article rédigé à partir d’une dépêche de l’AFP du 31 mai 2020 et publié sur le site Orange.

SpaceX sonne la fin du monopole spatial russe

C’est la fin d’un monopole: après le vol du groupe privé américain SpaceX, les Russes ne sont plus les seuls à envoyer des cosmonautes vers l’ISS, ce qui devrait pousser le programme spatial russe à se réinventer, estiment des experts.

Les deux astronautes de la Nasa transportés par la capsule de SpaceX sont entrés dimanche dans la station spatiale internationale (ISS), après un vol de 19 heures. 

Cette mission est une première depuis l’arrêt, en 2011, des vols de navettes américaines vers l’ISS, qui a laissé aux fusées russes Soyouz, plu s sûres et moins chères, l’exclusivité des vols habités.

Pendant neuf ans, les pensionnaires de l’ISS sont tous partis du cosmodrome russe de Baïkonour, après avoir suivi des entraînements en Russie et appris la langue de Pouchkine.

– « Le trampoline fonctionne »-

Bonne joueuse, l’agence spatiale russe Roskosmos a « salué » le décollage de la fusée de SpaceX, son directeur exécutif pour les vols habités, Sergueï Krikaliov, estimant que « le succès de cette mission va nous apporter de nouvelles opportunités ».

« Le trampoline fonctionne », a plaisanté dimanche lors d’une conférence de presse le fondateur de SpaceX, Elon Musk, un message humoristique adressé au patron de Roskosmos.

Ce dernier, Dmitri Rogozine, avait affirmé en 2014, lors d’une période de tension, alors que Moscou menaçait d’interrompre la coopération spatiale avec Washington, que les spationautes américains pourraient bien avoir besoin d’un « trampoline » pour rejoindre l’ISS.

L’allusion a enflammé les réseaux sociaux russes, de nombreux « memes » internet et blagues ridiculisant Dmitri Rogozine étant publiées.

Le phénomène a même forcé son porte-parole à s’exprimer. « Nous ne comprenons pas vraiment l’hystérie déclenchée par le lancement réussi de la capsule Crew Dragon », a écrit sur Twitter Vladimir Oustimienko. « Ce qui aurait dû arriver il y a longtemps est arrivé ».

M. Oustimienko a également annoncé que la Russie allait tester « deux nouvelles fusées » cette année et reprendre son programme lunaire « l’an prochain ».

Le patron de Roskosmos avait affirmé la veille que la Russie prévoyait à l’automne un lancement test d’une fusée lourde Angara, censée remplacer les vieillissants lanceurs Proton, et qu’elle accélérait le développement de son missile balistique intercontinental Sarmat, présenté comme pouvant surmonter toute défense antimissile.

– Le coup est rude –

Le coup reste néanmoins rude. « Ces vols (opérés par la Russie) étaient une chance inespérée pour Moscou de continuer sa production de Soyouz et conserver un poids dans les négociations sur l’ISS », souligne Isabelle Sourbès-Verger, chercheuse française du Centre national de recherche scientifique (CNRS), spécialiste des politiques spatiales.

Lire la suite ici.


The Space Conquest is becoming a trade war

From sea beds to stars, money does corrupt everything. And what used to be a human adventure has turned into a financial competition. What is at stake is the price per « passenger ». The CEO of SpaceX, Elon Musk, charges 60 million dollars for a seat, when it costs 80 million dollars in the Russian rocket Soyuz.

On May 30, 2020, the SpaceX rocket was launched successfully. The private agency SpaceX succeeded in launching a rocket to transport two American NASA astronauts to the ISS (the International Space Station). For many years, astronauts had depended on the Russian rocket Soyuz launched by Roskosmos, to reach the ISS.

Behind SpaceX, the first private company ever to be entrusted by NASA with such a mission, there is billionaire Elon Musk. In addition to his « Starlink » project, whose goal is to have 11,943 satellites at his disposal by 2025 so as to cover the whole planet, the South-African-born American intends to get ahold of the transport market to the ISS !

For Russia, it means not only losing a monopoly, but also and mainly being obliged to revive their space strategy.

SpaceX sounds the knell of Russia’s space monopoly

This is the end of a long-held monopoly : after the flight of the private American company SpaceX, Russia is no longer the only country to send cosmonauts to the ISS, which should encourage the revival of Russia’s space program, according to some experts.

The two NASA astronauts who were transported in the SpaceX capsule entered the ISS last Sunday, after a 19-hour flight.

This mission has been a first since the flights of American shuttles to the ISS were suspended in 2011, which left the exclusivity of manned flights to the Russian rockets Soyuz, considered as safer and cheaper.

For nine years, all the ISS crew members have been taking off from the Russian cosmodrome at Baïkonur, after being trained in Russia and learning Pushkin’s tongue.

« The trampoline works »

With fair play, Russia’s Space Agency Roskosmos greeted the take-off of the SpaceX rocket, its executive director in charge of manned flights Sergueï Krikaliov deeming that « the success of this mission is going to bring new opportunities in its train ».

« The trampoline works »,  SpaceX founder Elon Musk said jokingly last Sunday during a press conference – a humourous trait aimed at Roskosmos’s boss.

This latter, Dmitri Rogozine, asserted in 2014 – during a period of tensions when Moscow threatened to stop space cooperation with Washington – that American astronauts may well need a « trampoline » to get to the ISS.

The allusion went viral on Russian social networks, on which many Internet memes and jokes ridiculing Dmitri Rogozine were posted.

This event forced his spokesman to go public. « We do not really understand the hysteria triggered by the successful launching of the Crew Dragon capsule », Vladimir Ustimienko posted on Twitter. « What was due to happen long ago, eventually happened. »

Mr Ustimienko also broke the news that Russia was to test « two new rockets » this year and revive its lunar programme « next year ».

The day before, Roskosmos’s boss had asserted that Russia was planning a test launch of Angara – a heavy rocket supposed to replace the ageing Proton launchers – in Autumn, and that it was accelerating the development of its intercontinental ballistic missiles Sarmat , which is presented as capable of overcoming any type of antimissile defence.

It is a severe blow

However, this is still a severe blow. As Isabelle Sourbès-Verger, a French researcher at the CNRS (National Scientific Research Centre), explains :  « Those flights (carried out by Russia) were an unhoped-for chance for Moscow to continue producing Soyuz rockets and to have some weight in the negociations over the ISS »

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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