Né en 1919 à Marseille de parents espagnols, Joseph Almudéver avait 16 ans et vivait de l’autre côté des Pyrénées, à Alcasser en Espagne lorsque le coup d’état de Franco a déclenché la guerre civile. Après avoir menti sur son âge pour s’enrôler dans l’armée républicaine, il est renvoyé blessé chez lui. Ça ne l’a pas découragé. Il utilisa sa nationalité française pour rejoindre les combattants des Brigades internationales venus de 53 pays différents pour vaincre le fascisme en Espagne, entre 1936 et 1938. Leur devise : « Por vuestra libertad y la nuestra ! »
Il est arrêté en 1939 et envoyé dans le camp de concentration franquiste d’Albatera. Dans une interview en 2016 à El Diario, il confia que ce camp était « un endroit criminel. On mourrait de faim, de constipation, de tout. On nous forçait à assister aux fusillades de nos camarades. On vivait dans l’incertitude de ne pas savoir si nous serions les prochains. » Quand les camps furent fermés, il fut envoyé en prison, où il resta trois ans. A sa libération il s’engagea comme agent de liaison au sein du Levant espagnol où il prit part à la guérilla anti-franquiste, jusqu’en 1946. Il s’exila en France en 1947 avec interdiction de revenir en Espagne avant 1965. Il a construit sa propre maison dans l’Ariège en France et a donné tout le long de sa vie des conférences dans des instituts et des universités pour transmettre aux gens son histoire. A la question « craignez-vous qu’avec le temps, les nouvelles générations oublient ce qui s’est passé ? », il répond : « Je ne crois pas. Je suis allé à Valence, Albacete, Séville… les jeunes sont très intéressés. Surtout les femmes. »
Celui qui était certainement el ultima brigadista s’est éteint le 23 mai 2021, à 101 ans, après toute une vie dédiée à la lutte pour la liberté, la démocratie et contre le fascisme. Hasta siempre camarada !