Jerry Rawlings, ancien président du Ghana, considéré comme le père de la démocratie dans ce pays, est décédé le 12 novembre 2020 à l’âge de 73 ans.
Officier charismatique de l’armée de l’air ghanéenne, son aversion pour la corruption généralisée des élites dirigeantes de son pays le pousse, à l’instar de ce que fera son ami Thomas Sankara, à renverser en 1979 le gouvernement militaire et à installer un pouvoir civil.
Ce dernier se révélant tout aussi corrompu, il s’empare du pouvoir via un second coup d’État en 1981. Tout en n’ayant pas d’autre choix que de faire des compromis avec les institutions internationales comme le FMI, il engage des réformes profondes pour endiguer la pauvreté et engager son pays sur la voie de la démocratie.
En 1992, il est élu président à l’issue des premières élections multipartites organisées dans le pays, proclamant dans la foulée la Quatrième République du Ghana. Il se retire en 2001 à la fin de son second mandat, conformément à la constitution.
Reconnu pour avoir inauguré une longue période de stabilité politique et de démocratisation du Ghana se poursuivant aujourd’hui, il sera par la suite désigné envoyé spécial de l’Union Africaine en Somalie. Jean Ping, alors président de l’UA, le charge de mobiliser le continent et le reste de la communauté internationale pour qu’ils assument toutes leurs responsabilités et contribuent plus activement à la recherche de la paix et de la réconciliation. Une conférence de réconciliation aboutit en 2003.
Jerry Rawlings marquera durablement l’histoire politique du Ghana et du continent Africain.