L’année 2021 aura décidemment été un grand cru pour les PDG. Une analyse des revenus des patrons des plus grandes entreprises des États-Unis révèle ainsi une forte hausse de leur rémunération en une année. Une augmentation désindexée de celles obtenues par leurs employés.
En moyenne, les PDG états-uniens gagnaient 254 fois le salaire médian de leurs employés en 2021. La conclusion d’une étude publiée par Equilar 100 et relayée par Truthout. L’analyse, portée sur la rémunération des dirigeants des 100 plus grosses entreprises des États-Unis, révèle que la reprise économique perçue dès 2021 n’a bénéficié qu’à une part infime de personnes. En une année, les rémunérations moyennes ont connu une augmentation de 31 %, atteignant les 20 millions de dollars.
Cette performance a été rendue possible par une part variable de la rémunération indexée à des performances financières ou à l’attribution d’actions boursières. En moyenne, ce sont 10,5 millions de dollars qui ont été attribués en titre boursiers contre 8,6 millions en 2020. Les bonus de performance ont eux presque doublé en une année, passant de 2,8 à 4,2 millions d’euros. Tim Cook, à la tête d’Apple, a ainsi connu une hausse de 569 % de ses revenus.
Ces bons résultats pour une élite sont à mettre en comparaison avec les faibles hausses salariales pour les employés, toujours affectés par les conséquences de la pandémie. Truthout note ainsi que dans le même temps, leurs rémunérations ont connu une hausse moyenne de 11 %. De faibles salaires qui subissent de plein fouet l’inflation. Et qui interrogent sur une distribution des richesses complètement déséquilibrée.
L’information est d’autant plus surprenante que les PDG de plusieurs de ces multinationales ont mené une véritable guerre des tranchées ces derniers mois contre toutes les tentatives de syndicalisation d’employés. Cette volonté de s’organiser est pourtant une réponse à ces faibles salaires, couplés à des conditions de travail dégradées et témoigne de l’absence d’écoute dont disposent ces acteurs clé de ces entreprises.