L’ambassade de Cuba à Paris a été visée dans la nuit de lundi à mardi par des cocktails molotov. Le gouvernement cubain dénonce une attaque terroriste et rend responsable les Etats-Unis.
« Je tiens le gouvernement américain pour responsable de ses campagnes continues contre notre pays qui encouragent ces comportements et des appels à la violence, en toute impunité, depuis son territoire », s’est exprimé le Ministre des Affaires étrangères de Cuba Bruno Rodriguez.
Denunciamos ataque terrorista con cocteles molotov contra nuestra Embajada en París @EmbaCubaFrancia.
— Bruno Rodríguez P (@BrunoRguezP) July 26, 2021
Responsabilizo al Gobierno de EEUU por sus continuas campañas contra nuestro país que alientan estas conductas y por llamados a la violencia, con impunidad, desde su territorio.
Cette attaque intervient alors que des protestations ont lieu à Cuba et qu’une campagne médiatique mensongère se servant d’images de manifestations qui n’ont rien à voir avec Cuba se propagent sur les réseaux sociaux. Les Etats-Unis se servent de la pandémie comme prétexte pour intervenir sur l’île. De nombreuses voix se sont élevées pour appeler Washington à lever le blocus contre Cuba, qui asphyxie l’île depuis plus de 60 ans.
En France, des personnalités politiques et médiatiques ont exprimé leur soutien à Cuba, comme Jean-Luc Mélenchon et les parlementaires de la France insoumise :
Incroyable et odieux. L'ambassade de Cuba attaquée au cocktail Molotov en plein Paris au petit matin. Effet direct des campagnes absurdes de haine et de boycott meurtrier par les USA. https://t.co/Oh0RIOvOQQ
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 27, 2021
Inssuportable et inquiétant sur le niveau de tension et de pression contre Cuba. En ma qualité de vice-président du groupe parlementaire d'amitié France-Cuba j'apporte mon soutien à l'ambassadeur de Cuba à Paris @EmbajadorElioRP et à tout le personnel de l'ambassade. https://t.co/tfluuuzZ6M
— Loïc Prud'homme (@PrudhommeLoic) July 27, 2021
Le porte-parole de Génération.s Thomas Portes :
Au petit matin à Paris, l’ambassade de Cuba a été victime d’un attentat. Des cocktails Molotov ont été jetés contre le bâtiment. Voilà où mènent les campagnes de haine organisées par les États-unis et ses sbires. L’urgence est à la levée du blocus, une pratique inhumaine !
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) July 27, 2021
Le responsable éditorial de Regards Pablo Pillaud-Vivien a lui rappelé que ce qui brutalise l’île, c’est avant tout le blocus américain :
Je profite que l’on parle de Cuba pour le rappeler : le blocus américain sur le pays doit cesser ! C’est lui qui empêche son développement économique et qui prive les Cubains de biens essentiels, notamment médicaux… @EmmanuelMacron et @JY_LeDrian vous pouvez et devez agir pic.twitter.com/jvP2KsphAT
— pablo pillaud-vivien (@ppillaudvivien) July 27, 2021
L’on aurait pu croire que l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche allait faire renaître l’espoir d’un retour à une normalisation des relations entre Washington et La Havane, amorcée par Barack Obama en 2014 avant de voler en éclats sous Trump (qui a mis en œuvre 243 mesures pour renforcer le blocus), mais non. La politique de Joe Biden sur Cuba s’inscrit dans la continuité de celle de Trump. Pour preuve : l’administration actuelle a même inscrit Cuba – ainsi que l’Iran, la Corée du Nord, la Syrie et le Venezuela – sur la liste des Etats « ne coopérant pas pleinement avec les efforts antiterroristes des Etats-Unis ». Cette annonce qui date du 25 mai, a été le renouvellement d’une mesure prise l’année dernière, signée par Trump quelques jours avant qu’il ne quitte la Maison Blanche.
Cuba résiste
Le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador, dans un discours rendant hommage à Simon Bolivar, a déclaré que Cuba devrait être déclarée « patrimoine mondial » et a dénoncé le fait que « Washington n’a jamais cessé de mener des opérations ouvertes ou secrètes contre les pays indépendants au sud du Rio Bravo » et que « l’influence de la politique étrangère américaine est prédominante en Amérique ». Il a ajouté : « Il n’y a qu’un seul cas particulier, celui de Cuba, le pays qui, depuis plus d’un demi-siècle, a affirmé son indépendance, en affrontant politiquement les États-Unis. On peut être d’accord ou non avec la Révolution cubaine, mais avoir résisté 62 ans sans être assujetti, c’est un sacré exploit. Mes paroles peuvent provoquer la colère de certains ou de beaucoup, mais comme le dit la chanson de René Pérez Joglar de la Calle 13 : ‘Je dis toujours ce que je pense’. Par conséquent, je crois que pour sa lutte pour la défense de sa souveraineté, de son pays, le peuple cubain mérite le prix de la dignité. »