Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales dépassent la somme de 2 000 milliards de dollars d’après les chiffres communiqués pour l’année 2021 par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
C’est un marché qui n’aura pas connu la crise. Malgré la pandémie, le secteur de la défense n’aura pas été confronté à des difficultés particulières, une situation identique à l’année précédente. Ce constat est celui dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), un institut d’analyse des conflits armés qui œuvre pour la paix, dans une étude publiée lundi 25 avril. En 2021, les dépenses militaires ont crû de 0,7 %. Une hausse minime mais uniquement en apparence puisque cela porte le total à 2 113 milliards de dollars, la première fois que cette somme dépasse le seuil symbolique des 2 000 milliards de dollars. Cette hausse de 0,7 % prend d’ailleurs en compte la forte inflation constatée en 2021. En valeur réelle, la progression est en réalité de 6,1 %.
Les États-Unis demeurent les plus dépensiers (801 milliards en 2021) avec un part croissante investie dans la recherche et développement. Entre 2012 et 2021, le pays y a alloué 24 % de fonds supplémentaires. La Russie a également connu de fortes dépenses militaires avec 65,9 milliards de dollars investis l’année dernière soit une progression de 2,9 % en une année. Cela représente surtout 4,1 % de son PIB. Ces sommes ont pu servir à préparer l’attaque de l’Ukraine à la fin du mois de février 2022. Un conflit qui avait provoqué une cascade d’annonces liées à la défense sur le continent européen, au bénéfice des grands fabricants d’arme mondiaux.
L’analyse note également les investissements toujours plus importants en Asie et dans la zone pacifique. C’est dans ce contexte que l’Australie avait cassé son contrat d’armement avec la France l’été dernier face à la proposition des États-Unis de lui fournir des sous-marins à propulsion nucléaire. Une proposition estimée à 182 milliards de dollars. Cette frénésie d’armement mondiale ne devrait ainsi pas ralentir alors que la reprise économique mondiale prend pied.