Plus de 150 Palestiniens ont été blessés dans l’assaut de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem. Une intervention décidée par les forces de sécurité israéliennes qui a par ailleurs entraîné la détention de plusieurs centaines de personnes. Une étape supplémentaire dans la montée des tensions au Moyen-Orient.
Vendredi 15 avril, avant l’aube, la police israélienne est intervenue dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa. Le site, situé sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem, accueillait des centaines de croyants venus prier en cette période de ramadan. À l’arrivée des forces de l’ordre, des heurts ont éclaté avec quelques lancers de pierres tandis que la police faisait usage d’une quantité importante de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène. Des tirs de balles en caoutchouc ont également été identifiés.
Les images circulant en ligne montrent l’intérieur de la mosquée emplie de gaz tandis que des affrontements entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes avaient lieu à l’extérieur sur la place. Ces dernières ont justifié l’intervention en affirmant qu’elles mettaient fin à un rassemblement violent qui avait débuté dans l’enceinte de la mosquée. Des pierres auraient ainsi été jetées vers le mur des Lamentations en contrebas.
Une version contestée par les croyants sur place qui évoquent surtout la violence et la disproportion totale des mesures décidées par les autorités pour intervenir. En effet, le public présent ce vendredi matin était composé en grande partie de femmes, d’enfants et de personnes âgées. Un garde du site religieux a ainsi été blessé à l’œil tandis que le Croissant-Rouge palestinien évoquait dans son dernier bilan 158 personnes blessées, immédiatement prises en charge. De son côté, les autorités israéliennes ont annoncé dans un communiqué l’arrestation de 300 personnes, un chiffre sous-estimé selon des relevé d’organisations palestiniennes qui affirment que ce sont en réalité 400 personnes qui sont désormais en détention.
Les réactions politiques n’ont en tout cas pas tardé avec une condamnation ferme des autorités palestiniennes. Elles ont dénoncé la profanation d’un lieu saint à cause de cette intervention armée et ont plus généralement appelé la communauté internationale à mettre fin à l’agression israélienne. De son côté l’Union européenne, par voix de son porte-parole aux affaires étrangères, a exprimé son inquiétude vis-à-vis de la montée des tension, appelant à un maintien du statu quo dans les sites sacrés de Jérusalem.
Cet incident constitue une nouvelle étape dans la montée des tensions entre Israéliens et Palestiniens qui prend forme depuis quelques semaines. Une telle recrudescence n’avait plus eu lieu depuis 2016 avec des incidents croissants du côté de la bande de Gaza. 14 Israéliens et 16 Palestiniens sont morts jusqu’à présent dans des attaques mutuelles. Des violences liées à la politique discriminatoire appliquée par les autorités israéliennes y compris dans les territoires occupées. Un crime d’apartheid, tel que dénoncé par Amnesty International il y a deux mois.