C’est un appel lancé par l’OMS la semaine dernière pour faciliter l’accès à l’avortement dans le monde. Tous les ans des millions de femmes subissent les conséquences d’avortements non réalisés dans des conditions optimales de sécurité.
« Près de l’ensemble des décès et des traumatismes résultent d’un avortement non sécurisé sont entièrement évitables. » Ces propos sont tenus par Craig Lissnert, directeur à l’Organisation mondiale de la Santé du Département Santé sexuelle et reproductive et recherche. L’OMS vient en effet de publier de nouvelles lignes directrices afin d’assurer aux femmes un accès aux meilleurs soins liés à l’avortement. Le rapport comprend 50 recommandations qui concernent toute la chaîne d’accès à l’avortement, de la politique de santé aux pratiques cliniques.
Ces lignes directrices sont d’autant plus nécessaires lorsque l’on sait que seul la moitié des avortements sont pratiqués dans des conditions de sécurité optimales. Ainsi, ce sont 25 millions d’avortements qui mettent en danger la santé de la femme. Elles sont plusieurs millions à connaître des complications. Et tous les ans, environ 39 000 d’entre elles décèdent à cause d’une absence de bonnes conditions dans lesquelles ces avortements sont pratiqués.
Un pan important de cette politique concerne la garantie de l’accès des femmes à cet avortement encore trop souvent interdit ou limité dans des régions du monde. L’avortement médicamenteux ou plus simplement l’accès à une information claire et précise sur l’accès à ces soins demeurent des façons simples de corriger, en partie, ces difficultés d’accès. La possibilité d’une télémédecine sur le sujet figure pour la première fois dans les recommandations de l’OMS alors que la pandémie a contribué à l’isolation des femmes.
Le continent américain est aujourd’hui la région du monde qui a le plus connu d’évolutions sur ce sujet au cours des derniers mois, malgré le poids de la religion dans la société. En Colombie, la Cour constitutionnelle a garanti un accès à l’avortement pour toutes les femmes qui le demandent, une décision dans la continuité du mouvement des foulard vert qui a également obtenu une victoire en Argentine. Iván Duque, président colombien d’extrême droite, avait alors jugé une telle décision dangereuse, qualifiant l’avortement comme un acte « atroce ». La semaine dernière, c’est l’État mexicain de Sinaloa qui a reçu de la justice une obligation de dépénaliser l’avortement.
Si les autorités de plusieurs pays continuent d’opposer une résistance à l’accès à l’avortement pour toutes, les mouvements citoyens ne cessent de se multiplier pour réclamer ce droit. Une note d’espoir pour les millions de femmes dans le monde encore obligées d’avorter illégalement ou dans de mauvaises conditions.