L’agence de presse nationale d’Arabie saoudite a annoncé ce samedi 10 mars l’exécution simultanée de 81 personnes condamnées à mort. Une exécution qui a lieu alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine.
C’est une nouvelle qui glace le sang et interroge sur les pratiques du régime saoudien. La mort donnée à 81 condamnés à mort ce samedi devient la plus importante exécution de masse de l’histoire moderne de l’Arabie saoudite. Elle dépasse le bilan d’une exécution en janvier 1980 qui avait mené à la mort de 63 personnes jugées coupables d’avoir participé à la prise d’otage de la Grande Mosquée de La Mecque quelques mois plus tôt, tel que le relève Le Devoir.
Le contexte dans lequel cette exécution de masse a été effectuée ne semble pas anodin et s’appuie sur une actualité internationale tournée vers l’attaque de l’Ukraine par la Russie mais surtout sur ses conséquences. L’explosion du coût du pétrole liée en partie à cette guerre fait peser de grandes attentes sur les pays producteurs de l’or noir au Moyen-Orient. Ce contexte international est favorable au pouvoir saoudien qui peut ainsi adopter une telle approche vis-à-vis de ses condamnés à mort.
La majorité d’entre eux étaient accusés de terrorisme, certains étant directement impliqués dans la guerre au Yémen où l’Arabie saoudite mène une offensive depuis plus de 7 ans. Ce conflit gagne par ailleurs en intensité depuis ces derniers mois, avec des frappes aériennes qui démultiplient les victimes civiles. Le régime assure que ces personnes ont bénéficié d’un procès équitable, ce que certaines ONG mettent en doute évoquant les pratiques du gouvernement par le passé. Cette exécution de masse confirme en tout cas la volonté de Mohammed ben Salmane de ne pas engager le pays dans la modernisation pourtant attendue par une part croissance de la jeunesse saoudienne.