L’Argentine envisage la création d’une entreprise alimentaire nationale. L’objectif de la structure serait de réguler le prix final payé par le consommateur en contrôlant les coûts de production et de commercialisation.
La porte-parole du gouvernement argentin, Gabriela Cerruti, a annoncé l’étude de la création d’une entreprise alimentaire nationale, dans le cadre des mesures visant à lutter contre l’inflation croissante dans le pays sud-américain.
Selon Mme Cerruti, la future entité aurait pour objectif de s’associer aux producteurs de denrées alimentaires et de réguler le prix final au consommateur en contrôlant les coûts de production et de commercialisation.
« L’inflation nuit à la table des Argentins et le gouvernement évalue une solution, non pas parce qu’il est politiquement intéressé, mais parce qu’il est de son devoir de changer la vie des gens », a déclaré la porte-parole de la présidence.
Le projet, a expliqué Mme Cerruti, est porté par le directeur national de l’intégration des politiques du ministère du développement social, Rafael Klejzer, qui a déclaré qu’« il est injuste que dix entreprises alimentaires déterminent les prix ».
Selon M. Klejzer, la création d’une entreprise alimentaire nationale est essentielle pour activer le rôle de l’État dans la planification, la réglementation, le contrôle, la production, l’analyse des coûts et la commercialisation des aliments de manière non monopolistique et sans laisser le marché aux mains de grandes entreprises.
En ce sens, il propose de changer « la vieille logique néolibérale et de ne pas penser l’État comme un client des grandes entreprises, mais comme un partenaire direct des producteurs ayant la capacité de planifier à long terme et de réaliser une étude approfondie des coûts ».
Cette mesure intervient après qu’un taux d’inflation de 3,9 % ait été signalé en janvier en Argentine, avec une augmentation de 5 % des prix des denrées alimentaires.
Les collectifs et organisations sociales ont salué l’annonce de la mesure, tandis que les secteurs commerciaux ont d’ore et déjà annoncé leur refus de prendre part à toute initiative de régulation des prix.