Keiko Fujimori et la droite ont échoué dans leur tentative de nier le résultat électoral. Pedro Castillo a été officiellement proclamé président lundi 19 juillet 2021 par le tribunal électoral. Cet évènement est historique : la gauche n’a pas été au pouvoir depuis 1975.
Il y a plus d’un mois, le candidat de gauche Pedro Castillo remportait l’élection face à la candidate d’extrême droite Keiko Fujimori, fille et fervente défenseuse de l’ancien dictateur Alberto Fujimori, actuellement en prison pour crimes contre l’humanité.
À l’issue du scrutin, très serré, la rivale de Pedro Castillo avait crié à la fraude et avait multiplié les tentatives de diversion et de déstabilisation du pays avec le soutien des médias aux mains de l’oligarchie péruvienne.
Après avoir examiné les recours, l’autorité électorale a enfin confirmé ce lundi les résultats délivrés par l’Organe national du processus électoral (ONPE) : Pedro Castillo est élu président du Pérou avec 50,12% des voix contre 49,87% pour Keiko Fujimori, qui a lundi reconnu sa défaite.
Un résultat qui montre un Pérou divisé mais qui prouve l’émergence d’une gauche nationale et populaire qui éclate avec force dans cette région du monde, à l’instar du Mexique avec l’élection de AMLO, de la Bolivie avec l’élection de Luis Arce, du Brésil avec les manifestations anti Bolsonaro et Lula qui est donné en tête dans les sondages, de la Colombie avec les manifestations massives contre la politique d’extrême droite de Ivan Duque, et surtout, du Chili, avec l’élection historique de son Assemblée constituante.
Au Pérou, celui qui est surnommé « le candidat des pauvres » a été élu malgré une campagne politique et médiatique acharnée contre lui. Il a eu droit à l’argument devenu classique dans cette région (et ailleurs…) pour détruire tout programme s’opposant au néolibéralisme : « Le Pérou sera un nouveau Venezuela s’il venait à être élu. » Keiko Fujimori a également instrumentalisé contre lui l’attentat perpétré 15 jours avant le second tour par la guérilla Sentier Lumineux, quasi inactive aujourd’hui, et qui avait fait 18 morts.
Mais le peuple a décidé : Pedro Castillo prendra ses fonctions le 28 juillet, afin de mettre en place son projet progressiste pour le pays qui jusque-là, comptait parmi les plus néolibéraux et corrompu d’Amérique du Sud.