Ce jeune homme de 24 ans, a été battu à mort près d’une discothèque de La Corogne dans le Nord-Ouest du pays le week-end dernier. D’importantes manifestations ont eu lieu Lundi 5 juillet dans tout le pays pour dénoncer un crime homophobe.
« Justice pour Samuel », « L’homophobie et le fascisme c’est la même chose » : voici les slogans qui étaient inscrits sur les banderoles tenues par des manifestants à Madrid, à Barcelone, ou encore à La Corogne ce lundi, en plus des très nombreux drapeaux arc-en-ciel et pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Stop homophobie » ou encore « ils sont en train de nous tuer » et « ce ne sont pas des coups, ce sont des assassinats ». Les médias espagnols ont rapporté qu’au moins sept personnes ont frappé Samuel Luiz en l’insultant dans la nuit de samedi à dimanche, en raison de son orientation homosexuelle. Les Espagnols crient leur indignation et réclament justice pour Samuel :
Ce crime homophobe survient à la fin de la semaine des fiertés en Espagne, qui compte parmi les pays les plus progressistes au monde en matière de droits de la communauté LGBT : premier pays à dominante catholique à avoir autorisé le mariage homosexuel en 2005, y compris le droit d’adoption, le premier ministre Pedro Sanchez vient d’approuver, mardi 29 juin, la « loi Trans » qui autorisera notamment les jeunes à changer la mention de sexe sur leur carte d’identité.
Le premier ministre a d’ailleurs exprimé son soutien sur twitter après le crime odieux de Samuel Luiz : « Je suis convaincu que l’enquête de la police trouvera bientôt les auteurs de l’assassinat de Samuel et fera toute la lumière sur les faits. C’est un acte sauvage et sans pitié. Les droits et les libertés ne reculeront pas. L’Espagne ne le tolèrera pas. »
La banderole « l’homophobie et le fascisme c’est la même chose » est particulièrement parlante, à l’heure où l’homophobie progresse dangereusement en Europe : en Hongrie, où le président d’extrême droite Viktor Orban, après avoir modifié la Constitution en fin d’année 2020 pour y faire figurer l’interdiction d’adopter pour les couples homosexuels, vient d’adopter une loi homophobe qui consiste à interdire toute « promotion » de l’homosexualité dans l’espace public.
Egalement en Géorgie ce lundi, une marche des fiertés a été annulée après des violences déclenchées par des groupes hostiles à Tbilissi, capitale de ce pays du Caucase aux moeurs conservatrices, dirigé par le premier ministre libéral de centre gauche Irakli Garibachvili qui s’était lui-même opposé à la tenue de cette marche la jugeant « déraisonnable en raison des risques de confrontations ». Pour les organisateurs, cette position du premier ministre est irresponsable et « ne fait qu’empirer une situation déjà tendue ».