C’est aussi ça Viktor Orban et l’extrême droite : le Parlement a voté ce mardi pour une loi homophobe qui consiste à interdire toute « promotion » de l’homosexualité et de la transsexualité dans l’espace public. Après la modification de la Constitution en décembre 2020 pour y faire figurer l’interdiction d’adopter pour les couples homosexuels, et l’interdiction d’inscrire un changement de sexe à l’Etat civil, cette loi vient s’ajouter aux multiples réformes visant à réduire les droits des LGBT en Hongrie.
Le texte adopté vise à interdire « à la mise à disposition aux enfants de moins de 18 ans des contenus qui montrent ou encouragent la sexualité en elle-même, le changement de genre ou l’homosexualité ». IL a été voté dans le cadre de la « lutte contre la pédophilie ».
Viktor Orban assume donc totalement l’amalgame entre pédophilie et homosexualité, et entre crime sexuels et identité sexuelle en général.
Dès sa promulgation par le président d’extrême droite, la loi s’applique dans les médias, la publicité et l’édition : les publicités à la télévision et à la radio « qui propagent ou dépeignent l’homosexualité » ne pourront être diffusées que la nuit. Les cours d’éducation aux droits humains dans les écoles portant sur l’orientation sexuelle ne pourront être donnés que s’ils respectent « l’identité constitutionnelle » de la Hongrie et sa culture chrétienne. Il n’est également plus possible de placarder des publicités montrant deux hommes ou deux femmes s’embrasser. Des amendements introduits à la dernière minute par les députés du Fidesz, le parti de Viktor Orban.
Des ONG comme Amnesty International dénoncent un « projet de loi dangereux » portant atteinte aux droits des personnes LGBT et appellent l’UE et les Etats membres à demander aux autorités hongroises à revenir sur cette loi.
La veille du vote, des milliers de personnes se sont réunies à Budapest pour protester contre cette loi homophobe qui joue avec la vie des gens, accusant Viktor Orban de s’avancer toujours plus vers un modèle dictatorial et anti LGBT, dans ce pays qui était pourtant l’un des plus progressistes de la région : l’homosexualité y avait été dépénalisée en 1960 et le mariage gay avait été autorisé en 1996… avant que l’extrême droite ne revienne au pouvoir.