Ce dimanche 6 juin 2021 avait lieu le plus grand scrutin de l’histoire récente du pays : 95 millions de Mexicains étaient appelés à voter pour les élections législatives et locales. Un scrutin-test à la mi-mandat du président Andres Manuel Lopez Obrador, élu en décembre 2018 et qui a suscité énormément d’espoir pour l’avenir du Mexique.
20 000 mandats sont à renouveler dont ceux des 500 députés. Une élection très importante pour le président AMLO qui a besoin de maintenir sa majorité pour respecter sa feuille de route ambitieuse : refonder l’Etat mexicain en assainissant l’administration (lutte contre la corruption systémique, les collusions avec la criminalité et les problèmes structurels de financement) et mener à bien sa grande réforme du secteur énergétique en conférant la priorité aux investisseurs publics plutôt qu’aux investisseurs privés étrangers (notamment états-uniens). Le parti présidentiel Morena joue sa majorité à la Chambre, essentielle donc pour l’énorme chantier en cours dans le pays. Actuellement, le parti a 365 sièges (sur 500).
Les premiers résultats montrent une participation à 52% et Morena reste la principale force politique du pays, même s’il a légèrement baissé : 35% des voix contre 39% en 2018. Un affaiblissement relatif qui s’explique par sa gestion critiquée de la crise sanitaire, par la violence (35 000 homicides enregistrés en 2020) et par le fait que les Mexicains sont généralement déçus de la politique. AMLO comptait tout remettre à plat et comptait sur la majorité absolue pour faire des réformes constitutionnelles en passant uniquement par l’Assemblée. Cela ne sera pas possible car il perd la majorité absolue, mais il a des alliés.
Même si cette baisse du nombre de représentants à la Chambre symbolise une baisse de sa portée politique, AMLO reste très populaire avec un taux de popularité qui dépasse les 60% et Morena reste la plus grande force du pays. À mi-mandat, il a encore deux ans pour travailler les électeurs et aller au bout de son projet.