L’accord de gouvernement Netanyahu-Gantz envisage de lancer le processus d’annexion d’un tiers de la Cisjordanie le 1er juillet prochain. Washington a quasiment accordé son feu vert à ce projet. La France et l’Union européenne haussent le ton contre Israël mais sans savoir, encore, comment réagir.
Tout semble s’accélérer au Proche-Orient. Lundi soir le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu et son ex-grand rival électoral, l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne Benny Gantz se sont entendu pour siéger ensemble dans un « gouvernement d’urgence » de lutte contre le coronavirus. Ce nouveau gouvernement doit être installé d’ici le 3 mai. Outre l’épidémie et ses conséquences, l’accord fixe une seconde priorité avec l’annexion d’une partie de la Cisjordanie. Israël pourra ainsi lancer ce processus que Netanyahu qualifie « d’exercice de souveraineté » qui pourra être déposée dès le 1er juillet prochain en coordination avec les Etats-Unis.
Une décision qui revient à Israël.
Tout est parti du « plan de paix » pour la région révélé par Donald Trump le 28 janvier dernier. Il prévoit qu’Israël annexe la vallée du Jourdain et les colonies juives situées en Cisjordanie, soit 30 % de ce territoire occupé depuis 1967. Mercredi soir, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que « les Israéliens prendront ces décisions en dernier ressort, c’est une décision qui revient à Israël ». Ce feu quasi vert de Washington a réveillé les diplomaties palestinienne et européennes.
Ainsi, Mahmoud Abbas a-t-il réagi mardi à ce calendrier. Le président palestinien affirme avoir « prévenu les différentes parties, y compris les gouvernements américain et israélien. Nous ne resterons pas les bras ballants si Israël annonce l’annexion d’une quelconque partie de notre terre. Nous considérerons alors que les accords conclus entre nous et ces deux pays sont nuls et non avenus. » Ce n’est pas la première fois que Mahmoud Abbas envisage de rompre les accords sécuritaires et économiques conclus avec Israël dans le cadre du processus de paix initié à Oslo. À de multiples reprises, il a brandi cette menace sans jamais passer à l’acte.