Les résultats de la procédure de destitution ont été révélés dans la nuit : Guillermo Lasso restera président. L’Assemblée nationale d’Équateur a toutefois formulé des critiques très dures contre le pouvoir exécutif.
80 des 137 élus de l’Assemblée nationale ont réclamé la destitution du président libéral. Un total élevé mais qui échoue à dépasser la majorité des deux tiers nécessaire pour adopter une telle motion (92 députés). La procédure avait été déposée samedi par le groupe de gauche majoritaire, Unión por la Esperanza (UNES), affirmant que le président était le responsable d’une « grave crise politique et d’un trouble à l’ordre public ». Une accusation visant directement son absence de réponse aux revendications d’une grève générale menée depuis plus de deux semaines dans le pays et surtout la gestion catastrophique du maintien de l’ordre. Celle-ci a démultiplié le nombre de blessés et de personnes arrêtées.
Plusieurs députés ont refusé de voter la destitution, estimant que les bases légales sur lesquelles s’appuyait la motion n’étaient pas saines et pouvaient créer un dangereux précédant. Un point de vue qui ne les a pas empêché d’attaquer l’exécutif dans son refus au dialogue. L’Assemblée nationale a ainsi effectué 18 heures de débat dans lesquels les griefs se sont accumulés. Le président de l’Assemblée a résumé ces éléments en lançant un appel ferme à la discussion entre l’ensemble des parties prenantes, au nom de l’unité du pays, de la sortie de crise et de l’avenir de l’Équateur. Si ce dialogue avait bien commencé ce lundi, sous les hospices présidentiels, il est désormais au point mort. L’exécutif a unilatéralement quitté la table des négociations en dénonçant la violence des manifestants qui auraient tué un militaire dans le nord-est du pays mardi. Une pirouette qui a l’avantage de ne pas répondre au fond des revendications.