Contrairement à la Commission européenne et après des mois de mobilisation et d’amendements portés par les groupes de gauche et écologistes, le Parlement vote en faveur de la la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19.
C’est un vote qui a divisé. Avec 355 voix pour, 263 contre, 71 abstentions, le Parlement s’est prononcé jeudi 10 juin pour une levée temporaire des brevets sur les vaccins afin de développer leur production et « de renforcer l’accès mondial à des vaccins abordables ».
Vaccins contre le Covid-19: le Parlement européen se prononce en faveur de la levée des brevets.
— Parlement européen (compte archivé) (@PE_FRANCE) June 10, 2021
La levée temporaire des droits de propriété intellectuelle permettrait de renforcer l’accès mondial à des vaccins abordables.
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Les avis des eurodéputés divergeaient à propos du texte initial proposé au vote, qui ne mentionnait pas la demande de suspension générale des brevets. Des amendements déposés par les groupes de gauche et écologistes, et votés à quelques voix, ont permis d’y intégrer la levée des brevets.
VICTOIRE : le Parlement européen vient d’adopter une résolution pour la levée des brevets sur les vaccins. Après le vote de notre amendement en mai, c’est une immense victoire qui suit des mois de mobilisation. Qu’attend la Commission pour suivre cette position? #TRIPSwaiver pic.twitter.com/SRetjBV7Tr
— Manuel Bompard (@mbompard) June 10, 2021
Malgré la demande de plusieurs groupes politiques du Parlement, notamment la GUE/NGL, qui avaient appelé dès le mois de mai l’Union européenne à soutenir la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19, la Commission européenne a réitéré le 4 juin sa réticence à la suspension temporaire des brevets, pourtant réclamée par plusieurs pays et responsables internationaux, comme l’Inde, l’Afrique du sud, les ex-présidents Lula et Rafael Correa, Jean-Luc Mélenchon en France, qui s’était exprimé en ce sens lors d’un discours devant le Parlement andin en Bolivie, des syndicalistes indiens, népalais, européens, et plus récemment l’administration de Joe Biden.
Le 2 juin dernier, les chefs des agences mondiales FMI, OMC et OMS ont dans une tribune commune prévenu « qu’il n’y aura pas de reprise à grande échelle sans une fin à la crise sanitaire » et que « l’accès à la vaccination est essentiel pour les deux ». Ils ont également alerté que la crise économique et sociale que nous traversons « ne fera qu’empirer à mesure que l’écart se creuse entre les pays riches qui ont accès aux vaccins et les pays pauvres qui n’en ont pas ». Rappelons que neuf personnes sur dix dans les pays à revenu faible ne seront pas vaccinés contre le Covid-19 en 2021.
Qu’attend la Commission Européenne pour faire du vaccin un vrai bien universel et commun ?