Des manifestations ont à nouveau eu lieu samedi dans tout le pays pour dénoncer la gestion catastrophique de la pandémie par Jair Bolsonaro, et plus largement, contre toute la politique du président, violente, raciste et destructrice de l’Amazonie.
Le Brésil est le deuxième pays au monde qui compte le plus de décès liés au Covid-19 (après les Etats-Unis) : près de 460 000 personnes sont mortes à cause du virus que le président Bolsonaro avait qualifié de « grippette », au début de la pandémie. Refus d’offres de vaccins Pfizer, achats en masse de médicaments inefficaces contre le virus, inaction face à une tragique pénurie d’oxygène à Manaus dans le nord du Brésil… Une commission d’enquête parlementaire se penche depuis le 27 avril sur les omissions du gouvernement en matière de gestion de crise. Et ce n’est pas beau à voir. Les Brésiliens ont chaque jour droit à une nouvelle révélation sur la négligence de Bolsonaro qui depuis le début de la crise sanitaire fait tout pour minimiser l’impact du Covid. Sa cote de popularité est au plus bas. C’est dans ce contexte que se sont déroulées dernièrement une série de manifestations en faveur du président en difficulté : le samedi 16 mai tout d’abord, où il est venu saluer la foule des sympathisants réunis sur l’Esplanade des ministères à Brasilia, puis le dimanche 23 mai, où il a pris la tête d’un cortège défilant à moto dans les rues de Rio…
En réponse, les partis politiques de gauche, des syndicats et des associations d’étudiants ont organisé des manifestations dans au moins 16 villes à travers le pays ce samedi 29 mai. Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour protester, malgré la pandémie, contre « Bolsonaro, plus dangereux que le virus », pour demander sa destitution ainsi que des vaccins et de quoi se nourrir ; au Brésil 15 millions de personnes souffrent de la faim.
Dans les rues de Sao Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia ou encore Salvador, les Brésiliens ont crié « Bolsonaro dehors ! », dans un rejet complet de la politique du président d’extrême droite, au plus bas dans les sondages, à un an de la présidentielle. Un sondage de l’institut Datafolha indique que 49% des Brésiliens sont pour la destitution du président.
La pandémie de Covid-19 aura accéléré la révélation des pires aspects de la politique du président d’extrême droite, celui-là même qui avait dit en novembre 2020 : « Il faut arrêter d’être un pays de ‘maricas’ (de pédés, il n’y pas de meilleure traduction) face au coronavirus, il faut bomber le torse, faire face sans toujours nos plaindre. De toute façon, nous allons tous mourir un jour. »
L’ancien président Lula, lui, à peine réhabilité par la justice, est déjà en tête dans les sondages et arriverait devant Bolsonaro en 2022, avec 20 points d’avance.
Les Brésiliens se soulèvent pour plus d’égalité, de justice et de paix.