Le Monde en Commun
Vendredi 19 novembre, un évènement historique a eu lieu en Inde : le mouvement social initié par les paysannes et les paysans indiens en août 2020 a porté ses fruits. Le Premier ministre Narendra Modi, représentant du parti hindouiste Bharatyia Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), a retiré les trois lois de « réforme » du secteur agricole que son gouvernement avait fait adopter à la baguette en septembre 2020, par un Parlement où il jouit d’une majorité absolue. Ces « réformes » avaient pour but de déréguler le secteur primaire en supprimant le système de prix garantis par l’Etat. Elles reposaient sur le diptyque privatisation et libéralisation. Dans un pays où plus de 50% de la population travaille dans l’agriculture (pour 18% du PIB), mais où la taille moyenne des exploitations est d’un hectare, les petits paysansscraignaient de perdre leurs moyens de subsistance et leur autonomie en étant absorbé.es par les grands groupes agro-alimentaires – dont le groupe Ambani, très proche du Premier ministre dont il finance activement les campagnes électorales.