72 millions d’européens vivent sous le seuil de pauvreté relative. Et 20% des européens vivent dans la précarité. Des chiffres en forte progression, sur un continent pourtant très riche.
En France, les fortunes de milliardaires ont considérablement augmenté : Bernard Arnault a gagné 44 milliards d’euros pendant la crise, soit une hausse de 41%, tandis que 10 millions de Français vivent désormais sous le seuil de pauvreté et que 3 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire pour se nourrir. La France est d’ailleurs l’état européen où les milliardaires sont les plus riches : 42 milliardaires français possèdent 354 milliards d’euros cumulés, une augmentation de 55% par rapport aux 277 milliards du classement précédent. Et ce, en pleine crise sanitaire et économique.
Et si les sommets sociaux sont « des grands-messes sans foi » comme l’a dit Jacques Delors autrefois, la priorité est aujourd’hui de répondre à l’urgence sociale par des actions concrètes. Leila Chaibi, députée européenne membre de la délégation de la France insoumise, participe à ce sommet.
Elle travaille avec ses collègues du groupe GUE/The Left sur trois chantiers essentiels :
– Le salaire minimum européen : Au sein de l’UE, les différences de salaire sont énormes ; six états membres n’ont pas de salaire minimum fixe et dans plusieurs autres, le SMIC est inférieur à 500 euros. Des différences qui entrainent le dumping social dont profitent les grosses entreprises qui emploient des travailleurs issus de pays où les garanties sociales sont minimes.
La mise en place d’un salaire minimum européen qui garantisse aux travailleurs européens le droit de vivre dignement doit être au cœur du sommet de Porto.
– Le Logement : le mal logement est un fléau en Europe. Selon la Fondation Abbé-Pierre, en une décennie, les prix de l’immobilier n’ont jamais été aussi hauts et les pauvres, aussi nombreux. La Fondation a publié un rapport deux jours avant le Sommet social européen rédigé avec la Fédération européenne des organisations nationales travaillant avec les sans-abris qui met l’accent notamment sur la situation des jeunes européennes : près de 3 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage en février 2021, soit 230 000 de plus qu’en février 2020. Le rapport préconise une dizaine de recommandations afin de lutter contre le mal logement et le sans-abrisme, qui ne sont pas le fruit du hasard : ce phénomène est la conséquence directe des politiques d’austérité, du manque d’investissement public et de la spéculation. Faire du logement un droit. La France insoumise exige une politique européenne du logement qui mette fin au sans-abrisme.
– Les droits des travailleurs des plateformes numériques, comme les livreurs à vélo, ou encore les chauffeurs VTC. La France insoumise souhaite imposer aux plateformes numériques d’assumer leurs responsabilités d’employeur et de protéger leurs travailleurs.