Cet article fait partie du dossier En temps de pandémie

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Sous le masque du Coronavirus

Les épidémies sont de vieilles compagnes de l’Histoire humaine. Elles ont toutes été le résultat de la mondialisation, c’est-à-dire du fait que, si loin que l’on remonte dans le temps, les êtres humains se sont toujours déplacés et ils ont donc transporté avec eux d’un endroit vers l’autre les microbes auxquels ils avaient eux-mêmes survécu. On connaît le terrible impact des maladies transportées par les conquistadors sur le monde des Indiens d’Amérique. Il explique aussi comment les populations nomades de tous les continents ont pu être exterminées par les sédentaires survivants des maladies qu’ils avaient contractées.

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Nos libertés sont aussi importantes que notre santé

Le député français Bastien Lachaud met en garde contre la tendance mondiale à la régression des libertés publiques et individuelles en temps de crise pandémique. Même sous le choc, même préoccupés par le combat contre la maladie, nous devons continuer de nous battre pour nos libertés. Et refuser le traçage (tracking) que veulent imposer les régimes libéraux.

Cette chronique a été publiée le 26 mars 2020 sur le blog de bastienlachaud.fr et sous le titre "Libertés numériques en péril".

La stratégie du choc

Je veux mettre en garde contre une tendance très nette en temps de crise : abandonner des libertés publiques pour combattre la crise, et voir cet abandon se pérenniser progressivement. Les régimes autoritaires comme le nôtre ont tendance à utiliser des moments où la société est violemment attaquée, pour imposer des solutions que tout le monde aurait rejeté en temps normal. Mais trop occupée à combattre les causes du choc, nous ne pouvons résister, sous peine de subir l’accusation de rompre l’unité de la Nation.

Que ces solutions soient proposées de bonne foi ou non ne change rien à l’affaire. Le résultat est toujours le même : les libertés régressent.


Ainsi, la société française a été légitimement choquée par les attentats terroristes perpétrés sur son sol en 2015. L’État d’urgence a alors été instauré pour combattre le terrorisme, sans que nul n’y trouve évidemment à redire. Cependant, rapidement, les dispositions de l’état d’urgence ont été utilisées contre des militants écologistes. Puis l’état d’urgence a été prolongé alors qu’il n’y avait plus vraiment d’urgence. Puis en 2017 l’état d’urgence a été définitivement entériné dans le droit commun.

Le traçage des téléphones portables

Nicole Belloubet (la ministre de la Justice) faisait allusion à une technique de surveillance de la population utilisée dans plusieurs pays, comme la Corée du Sud, la Pologne, ou encore Israël. Tous les téléphones portables sont géolocalisés, et les données centralisées de façon qu’un organisme de surveillance sait où chacun est. Une fois qu’une personne a été testée positive, elle est confinée, et un SMS est envoyé à toutes les personnes ayant été sur son chemin, pour qu’elles se fassent dépister, et ainsi de suite. On voit bien ce que la technique peut avoir de pratique et de tentant pour lutter contre l’épidémie.


Toutefois, l’utilité en France paraît assez limitée, dans la mesure où nous sommes incapables de tester massivement la population, faute de tests.

Cela servira surtout à traquer les personnes et persécuter ceux qui ne sont pas chez eux, notamment dans les quartiers populaires, où rester toute la journée dans un logement insalubre est un véritable calvaire.
Par ailleurs, une fois la porte ouverte, nous pouvons être certains que nous ne la refermerons jamais. Une fois l’utilisation de la géolocalisation des téléphones acceptée, pour une raison ou pour une autre, elle sera progressivement étendue, demain pour la lutte contre le terrorisme, après demain pour les enquêtes pénales, après-après demain pour du ciblage publicitaire. L’argument que les malfaiteurs et parmi eux les terroristes utilisent des téléphones provisoires qu’ils renouvellent rapidement et que cela servira surtout à traquer les personnes qui en ont un usage normal n’effleurera pas les flèches qui nous gouvernent. Les députés LREM applaudiront en cadence devant l’efficacité du procédé.

Raison garder

Il est donc important de raison garder. Et de toujours penser aux conséquences de nos décisions. Il faut s’opposer à toute remise en cause de nos libertés numériques. Il existe d’autres voies pour en finir avec cette épidémie que ce fichage généralisé : tester massivement la population et fournir des masques à tout le monde.

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L’accès aux vaccins contre le Covid-19 n’est toujours pas assuré pour tous. De nombreux pays, particulièrement en Afrique, doivent affronter des difficultés d’approvisionnement. En parallèle, les pays riches jettent à gogo des doses expirées.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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