Mardi 5 octobre, deux jours après les révélations des Pandora Papers, l’Union européenne a retiré Anguilla, la Dominique et les Seychelles de sa liste noire des paradis fiscaux, suscitant la consternation de l’ONG Oxfam.
L’annonce par les ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne de retirer Anguilla, la Dominique et les Seychelles de la liste est un signe de mépris des peuples de plus : Anguilla est la seule juridiction restante avec un taux d’imposition de 0% ! Quant aux Seychelles, elles sont au coeur des Pandora Papers, qui révèlent que le député LREM Sylvain Maillard a été l’associé à hauteur de 25% d’une société écran seychelloise pour la vente en ligne de toupies Beyblade importées d’Asie.
Seuls neuf territoires restent donc sur la liste : les Samoa américaines, les Fidji, Guam, les Palaos, Panama, le Samoa, Trinité-et-Tobago, les Îles Vierges américaines et le Vanuatu. Une honte, quand on connait les conséquences de l’évasion fiscale : nous parlons, dans le cadre des Pandora Papers, de 11 300 000 000 000 de dollars. C’est le montant total des sommes détenues dans des places offshore, ce qui permet de transférer les bénéfices des pays à forte imposition où ils sont réalisés vers des sociétés qui n’existent que sur le papier, dans des juridictions à faible imposition. Cet argent, volé aux pays et aux peuples, sert à acheter des yatchs, des manoirs et des oeuvre d’art, pendant que nos étudiants font la queue pour pouvoir manger, pendant que des patients meurent dans les couloirs de nos hôpitaux qui n’ont plus de moyens, pendant que l’état de nos écoles se dégradent… Un évadé fiscal, ce n’est pas une personne qui planque son argent tranquillement dans un endroit paradisiaque, sans qu’il n’y ait de conséquences. Un évadé fiscal, c’est une personne qui dans son propre pays, débarque dans un hôpital pour tout saccager, détériorer le matériel, casser les brancards, tout débrancher, et voler tout l’argent qui permet de payer les soignants dignement.
Et pendant ce temps-là, l’Union européenne allège sa liste qui pourtant manquait déjà d’ambition, à bien des niveaux : elle ne contient pas l’ensemble des paradis fiscaux, par exemple les Bermudes, Hong Kong ou encore Singapour. Sont également absents de cette liste, des paradis fiscaux européens ! En effet, l’UE se refuse à examiner la situation de ses Etats membres…