Cet article fait partie du dossier En temps de pandémie

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr 

Sous le masque du Coronavirus

Les épidémies sont de vieilles compagnes de l’Histoire humaine. Elles ont toutes été le résultat de la mondialisation, c’est-à-dire du fait que, si loin que l’on remonte dans le temps, les êtres humains se sont toujours déplacés et ils ont donc transporté avec eux d’un endroit vers l’autre les microbes auxquels ils avaient eux-mêmes survécu. On connaît le terrible impact des maladies transportées par les conquistadors sur le monde des Indiens d’Amérique. Il explique aussi comment les populations nomades de tous les continents ont pu être exterminées par les sédentaires survivants des maladies qu’ils avaient contractées.

Lire le texte de référence

G20 à Riyad : renoncement et hypocrisie

les 21 et 22 novembre 2020, l'Arabie saoudite a organisé, depuis Riyad, un Sommet du G20 en ligne. Cette réunion de chefs d'État, qui se substitue à l'ONU et tend à réduire la scène internationale à un club oligarchique, a débouché sur de vagues promesses. Bastien Lachaud, député insoumis, y voit toute l'hypocrisie d'une caste politico-affairiste dont la parole et les actes ne sont que contradictions.

Cette chronique est une contribution collective de Arnaud Le Gall, rédacteur du Monde en commun, Aurélien Lepeletier, contributeur, et Bastien Lachaud, député de la France insoumise. Crédit Photo : G20 Saudi Arabia

Des formules creuses contre la pandémie, un symbole désastreux pour les droits humains

Les dirigeants des pays membres du G20, réunis virtuellement, ont notamment déclaré avoir « mobilisé des ressources pour répondre aux besoins de financement immédiats dans le domaine de la santé mondiale afin de soutenir la recherche, le développement, la fabrication et la distribution de diagnostics, de traitements et de vaccins sûrs et efficaces contre le Covid-19 ». Dont acte.

Est-ce à dire que la réponse vaccinale à la pandémie sera collective, solidaire, libérée des intérêts des laboratoires pharmaceutiques et de la concurrence généralisée observable ces derniers mois ? Rien n’est moins sûr à ce stade.

Une chose, en revanche, est certaine. L’organisation de cette réunion par l’Arabie Saoudite est emblématique du dévoiement d’un système international où prévalent les coups de force, la déstabilisation, les dérives autoritaires et identitaires, les intérêts financiers et la destruction de la planète, à l’encontre des droits humains les plus élémentaires.

Sur le plan international, la politique saoudienne a été marquée ces dernières par : la guerre au Yémen où l’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition internationale, viole ouvertement le droit international humanitaire et commet régulièrement des crimes de guerre ; un activisme anti-iranien obsessionnel et néfaste au respect du droit international dans la zone, puisqu’il a par exemple conforté Donald Trump dans sa mise à bas de l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 par la France, les États-Unis, la Chine, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, l’Union européenne et l’Iran, que ce dernier appliquait pourtant rigoureusement ; la persistance du soutien de Riyad à la propagation de l’islamisme dans le monde, via le financement et la créations d’écoles wahhabites et la formation d’imams fondamentalistes.

Sur le plan intérieur, l’assassinat épouvantable en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie Saoudite en Turquie a démontré  le vrai visage de la « modernisation » du royaume engagée sous la férule du prince héritier Mohamed Ben Salman, et vantée dans le monde occidental à grand renfort de campagnes de communication payées des dizaines de millions de petro dollars. Comble de cynisme, l’Arabie saoudite a souhaité mettre en avant pendant ce G20 le thème de l’« autonomisation des femmes dans le monde du travail ». Le sort des femmes saoudiennes qui militent depuis des années, aujourd’hui menacées, harcelées ou emprisonnées comme Loujain al Hathloul, Nassima al Sada ou Samar Badawi, a-t-il été évoqué dans les échanges ?  Et le sort du blogueur Raif Badawi, à qui l’athéisme et le militantisme pour une monarchie constitutionnelle ont valu la condamnation aux coups de fouet et un emprisonnement qui dure depuis 2012 ? Pour ne citer que ces tristes exemples.

Au moment où le gouvernement français prétend lutter contre le séparatisme – euphémisme qu’il emploie pour stigmatiser les musulmans de France – et pour la défense des droits humains, de la liberté d’expression, participer à ce sommet organisé par Riyad sans questionner les pratiques de l’Arabie Saoudite témoigne d’un double jeu cynique : on pointe les musulmans français, dans l’immense majorité hermétiques à l’islamisme, mais on préserve une puissance des plus ambiguës sur ce sujet et renforce ainsi le régime saoudien dans sa stratégie pour gagner en respectabilité et en attractivité.

Ces contradictions entre les principes et les actes de la France et de nombreuses démocraties ont comme origine première la dépendance au pétrole et aux pétrodollars.

Alors que la catastrophe climatique menace d’atteindre des proportions inouïes, les États les plus industrialisés de la planète n’ont toujours pas entamé la bifurcation qui les rendrait auto-suffisant sur le plan énergétique et permettrait de mettre un frein à une des causes principales de la crise écologique. La France ajoute à cela sa dépendance aux ventes d’armements, renforcée ces dernières années par la privatisation de l’industrie nationale de défense, dont la monarchie saoudite est le premier client.

Ce sommet G20 aura ainsi résumé à lui-seul une action internationale basée sur de grandes déclarations et indignations sélectives, mais marquée concrètement par une vision militariste et affairiste ne palliant pas l’absence de stratégie politique cohérente.

Dans le même dossier

L’accès aux vaccins contre le Covid-19 n’est toujours pas assuré pour tous. De nombreux pays, particulièrement en Afrique, doivent affronter des difficultés d’approvisionnement. En parallèle, les pays riches jettent à gogo des doses expirées….

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.