Cet article fait partie du dossier En temps de pandémie

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Sous le masque du Coronavirus

Les épidémies sont de vieilles compagnes de l’Histoire humaine. Elles ont toutes été le résultat de la mondialisation, c’est-à-dire du fait que, si loin que l’on remonte dans le temps, les êtres humains se sont toujours déplacés et ils ont donc transporté avec eux d’un endroit vers l’autre les microbes auxquels ils avaient eux-mêmes survécu. On connaît le terrible impact des maladies transportées par les conquistadors sur le monde des Indiens d’Amérique. Il explique aussi comment les populations nomades de tous les continents ont pu être exterminées par les sédentaires survivants des maladies qu’ils avaient contractées.

Lire le texte de référence

Des organisations canadiennes veulent se battre pour le bien commun

Près de 200 organisations canadiennes s'engagent pour que la relance après la crise du Covid-19, place la santé humaine et écologique au premier plan. Elles écrivent : "les choix que nous faisons maintenant sur la manière de nous remettre de cette pandémie façonneront non seulement notre santé et notre avenir économique, mais aussi l'avenir de la vie humaine sur cette planète. "

Ce texte d'ANdrea Germanos a été publié le 25 mai 2020 sous le titre original "Nearly 200 Groups in Canada Vow to Fight for Covid-19 Recovery That Puts Human and Ecological Health First". Accessible en anglais

Lundi, près de 200 organisations canadiennes ont dévoilé leurs revendications pour une « reprise juste », affirmant que le maintien du statu quo après la pandémie empêcherait la mise en œuvre des transformations profondes, nécessaires afin de « faire primer la santé et le bien-être de TOUS les peuples et les écosystèmes. »

« Les choix que nous faisons maintenant pour nous relever de cette pandémie façonneront non seulement le futur de notre santé et de notre économie, mais aussi l’avenir de la vie humaine sur cette planète », a déclaré le président du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff, dans un communiqué.

« Ce moment nous rappelle que le statu quo peut et doit être rompu », déclare le nouveau site web Just Recovery for All. « Nous sommes au seuil entre l’ancien monde et le suivant et nous devons choisir de construire l’avenir que nous voulons. »

Une reprise juste – qui permettrait au gouvernement et à la société civile de « reconstruire mieux » – repose sur six principes-clés:

  1. Mettez la santé et le bien-être des gens au premier plan, sans exception. La santé est un droit humain et est interdépendante de la santé et du bien-être des systèmes écologiques.
  2. Renforcer le filet de sécurité social et fournir une assistance directement aux personnes. Concentrer les efforts de secours sur les personnes, en particulier celles qui sont structurellement opprimées par les systèmes existants.
  3. Prioriser les besoins des travailleurs et des communautés. Le soutien doit être distribué d’une manière compatible avec la souveraineté autochtone, une économie adaptée au climat, les droits des travailleurs, y compris des normes de travail sûres et équitables et un droit de se syndiquer. Des conditions d’exercice améliorées pour les travailleurs des services essentiels doivent être maintenues au-delà de cette crise.
  4. Bâtir la résilience pour prévenir les crises futures. Nous ne pouvons pas nous remettre de la crise actuelle en renforçant les systèmes qui provoqueront la prochaine crise.
  5. Instaurer la solidarité et l’équité parmi les communautés, les générations et les frontières. Dans un monde globalisé, ce qui arrive à l’un de nous est important pour nous tous.
  6. Soutenir les droits des autochtones et travailler en partenariat avec les peuples autochtones. Une reprise juste doit faire valoir les droits des peuples autochtones et inclure la participation pleine et effective des peuples autochtones, conformément à la norme du consentement libre, préalable et éclairé.

Les principes ont été approuvés par des groupes progressistes intéressés à un large éventail de problématiques, tels que 350.org, la Fédération Canadienne des Étudiantes et Étudiants, Oxfam Canada et The Leap.

« L’énorme effort de collaboration qui a donné vie à ces principes au cours de plusieurs semaines de discussions riches et stimulantes illustre le genre d’action que nous attendons des dirigeants politiques alors que nous traversons cette crise », a déclaré Catherine Abreu de Climate Action Network Canada dans un communiqué.

« Il faudra une communauté de voix massive et diversifiée pour encourager les gouvernements à faire preuve d’audace face aux lobbies des entreprises, et faire passer les personnes et les communautés en premier », a-t-elle déclaré.

« Notre objectif était de mettre en lumière l’immense quantité de travail de soins dans la société civile canadienne en ce moment et de présenter une vision d’une Reprise Juste qui ne laisse personne de côté », a expliqué Abreu. « Nous savons que c’est une vision que la majorité des Canadiens soutiennent, et des millions de personnes sont prêtes à agir. »

Quant à la question inévitable – comment allez-vous payer pour cela? – les groupes disent que l’argent est déjà là. C’est juste une question de changer qui en est récipiendaire. Sur le nouveau site web:

Le gouvernement donne actuellement des milliards de dollars en subventions aux industries qui nuisent à notre environnement et à nos collectivités, y compris l’industrie pétrolière et gazière. Le Canada perd également des milliards de dollars au profit des paradis fiscaux chaque année.

À l’heure actuelle, le gouvernement travaille sur un plan pour reconstruire notre économie. Il est probable qu’ils dévoileront un plan de relance, mais c’est à nous tous de veiller à ce que l’argent aille directement aux travailleurs et aux communautés, pas aux entreprises. En aidant les gens, et non les grandes entreprises, et en supprimant les échappatoires fiscales, nous pouvons commencer à construire un avenir durable et juste pour tous.

La Dre Courtney Howard de l’Association Canadienne des Médecins pour l’Environnement dit qu’il ressort clairement de ce qu’elle a vu au milieu de la pandémie mondiale que les gens sont prêts à utiliser les moments de crise comme points tournants pour un changement positif.

« Pour nous sentir en sécurité», dit-elle, «nous devons gérer simultanément deux urgences sanitaires planétaires: La Covid-19 et ses retombées économiques, ainsi que le changement climatique. »

« Nous avons montré qu’une fois acculés, nous priorisons la santé. Nous prenons soin les uns des autres », a déclaré Howard.

« Nous avons une opportunité générationnelle d’utiliser cette période de crise et de réflexion pour donner vie à une vision de santé planétaire pour tous », a-t-elle poursuivi. « Nous sommes restés à la maison pour sauver des vies. En travaillant ensemble sur une reprise juste et saine, nous en épargnerons davantage. »

Canadians NGOs want to fight for the common good

Nearly 200 Canadian organizations on Monday rolled out their demands for a « just recovery, » saying that continuing business-as-usual after the pandemic would prevent the kind of far-reaching transformation needed to put « the health and well-being of ALL peoples and ecosystems first. »

« The choices we make now about how to recover from this pandemic will shape not only our health and economic future, but also the future of human life on this planet, » Canadian Labour Congress president Hassan Yussuff said in a statement.

« This moment is a reminder that the status quo can and must be disrupted, » the new Just Recovery for All website declares. « We are standing on the threshold between the old world and the next and we must choose to build the future we want. »

A just recovery—which would enable the government and civil society to « build back better »—rests in six key principles:

  1. Put people’s health and well-being first, no exceptions. Health is a human right and is interdependent with the health and well-being of ecological systems.
  2. Strengthen the social safety net and provide relief directly to people. Focus relief efforts on people—particularly those who are structurally oppressed by existing systems.
  3. Prioritize the needs of workers and communities. Support must be distributed in a manner consistent with Indigenous sovereignty, a climate resilient economy, and worker rights, including safe and fair labor standards and a right to unionize. Improved conditions for essential service workers must be maintained beyond this crisis.
  4. Build resilience to prevent future crises. We cannot recover from the current crisis by entrenching systems that will cause the next crisis.
  5. Build solidarity and equity across communities, generations, and borders. In a globalized world, what happens to one of us matters to all of us.
  6. Uphold Indigenous rights and work in partnership with Indigenous peoples. A Just Recovery must uphold Indigenous Rights and include the full and effective participation of Indigenous Peoples, in line with the standard of free, prior, and informed consent.

The principles were endorsed by progressive groups focused on a broad range of issues including 350.org, the Canadian Federation of Students, Oxfam Canada, and The Leap.

« The huge collaborative effort that brought these principles to life over many weeks of rich, challenging discussions exemplifies the kind of action we expect of political leaders as we move through this crisis, » Catherine Abreu of Climate Action Network Canada said in a statement.

« It’s going to take a massive and diverse community of voices to encourage governments to be bold in the face of corporate lobbies, and to put people and communities first, » she said.

« Our goal was to capture the immense amount of care work happening throughout Canadian civil society right now and present a vision of a Just Recovery that leaves no one behind, » Abreu explained. « We know this is a vision the majority of Canadians support, and millions of people are ready to take action. »

As for the inevitable question—How are you going to pay for it?—the groups say the money is already there. It’s just a question of changing who’s on the receiving end. From the new site:

The government currently gives billions of dollars in handouts to industries that harm our environment and communities, including the oil and gas industry. Canada also loses billions of dollars to offshore tax havens every year.

Right now, the government is working on a plan to rebuild our economy. It is likely that they will unveil a stimulus package, but it’s on all of us to ensure that money goes directly to workers and communities, not corporations. By bailing out people, not big businesses, and closing tax loopholes, we can start to build a sustainable and just future for all.

Dr. Courtney Howard of the Canadian Association of Physicians for the Environment says it’s clear from what she’s witnessed amid the global pandemic that people are willing to use moments of crisis as turning points for positive change.

« To feel safe, » she said, « we need to manage two planetary health emergencies at once—Covid-19 and its economic fallout, and climate change. »

« We’ve shown that when pressed, we prioritize health. We take care of one another, » said Howard.

« We have a generational opportunity to use this time of crisis and reflection to bring to life a vision of planetary health for all, » she continued. « We’ve stayed home to save lives. By working together on a just and healthy recovery, we’ll save more. » 

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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