Cet article fait partie du dossier En temps de pandémie

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Sous le masque du Coronavirus

Les épidémies sont de vieilles compagnes de l’Histoire humaine. Elles ont toutes été le résultat de la mondialisation, c’est-à-dire du fait que, si loin que l’on remonte dans le temps, les êtres humains se sont toujours déplacés et ils ont donc transporté avec eux d’un endroit vers l’autre les microbes auxquels ils avaient eux-mêmes survécu. On connaît le terrible impact des maladies transportées par les conquistadors sur le monde des Indiens d’Amérique. Il explique aussi comment les populations nomades de tous les continents ont pu être exterminées par les sédentaires survivants des maladies qu’ils avaient contractées.

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L’Union européenne : des ratés (trop) visibles ?

Un mois et demi après l’apparition des premiers cas de coronavirus dans le Nord de l’Italie, la machine européenne a tardé à réagir. Impuissante face à la gestion de la crise sanitaire, l’UE s’est concentrée à faire ce qu’elle fait de mieux : protéger son marché. Le 9 avril, un accord de 540 milliards d’euros a été trouvé entre les membres de l’Eurogroupe. Derrière ce chiffre exorbitant se cache encore une fois les stigmates d’une fracture Nord/Sud et les dikats d’une Europe néo-libérale.

Cet analyse a été publiée le 17 avril 2020 sous le titre "Face au coronavirus, une Union européenne incompétente, austéritaire et tout sauf solidaire ".

Clap clap clap !! Jeudi 9 avril, après 45 minutes de réunion en ligne, les ministres des finances de la zone euro auraient terminé leur rencontre en s’applaudissant mutuellement. Ils seraient parvenus à trouver un accord avec un plan permettant de débloquer 540 milliards d’euros. BIM !

Leur plan à trois volets est un faux plan

1/ Le mécanisme de stabilité européen (MES)

240 milliards d’euros de prêts du fonds de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES). Ce fonds créé en 2012 après la crise économique de 2008 pèse 700 milliards d’euros.

C’est probablement le point de l’accord qui aura demandé le plus de négociations. En effet, l’Italie exigeait le déblocage de cette aide sans conditions au vu des circonstances exceptionnelles. Mais le déblocage de ce fonds est soumis, normalement, à des règles strictes, comme ce fut le cas pour la Grèce dès 2012. Chaque Etat bénéficiaire d’une aide du MES doit entreprendre certaines réformes dictées par la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne ou le Fonds monétaire international (FMI). La Grèce par exemple a dû entreprendre des réformes de son code du travail, des retraites ou d’ouvrir à la concurrence certaines professions comme les conducteurs de Ferrys.

Au départ, pas question pour les Pays-Bas de remettre en cause ces critères. Mais les néerlandais ont dû revoir leur copie, car l’accord prévoit finalement que l’argent débloqué dans le cadre du MES soit uniquement conditionné à des dépenses de santé liées à la lutte contre le coronavirus

2/ 200 milliards d’euros de la Banque européenne d’investissement. Cet argent, encore une fois sous forme de prêts, vise à anticiper la relance économique.  

3/ 100 milliards pour soutenir le chômage partiel.

Malgré tous ces chiffres impressionnants, il ne s’agit jamais de dons, mais de prêts. La charité européenne a ses limites et cet accord a été obtenu après de longues négociations entre les partisans de l’austérité budgétaire et des Etats du Sud qui doivent en premier lieu sauver leurs malades.

C’est ici que commence le récit-fiction d’une Europe solidaire face au Coronavirus. Promettre d’injecter de l’argent en masse dans la machine européenne ne vise pas à répondre à l’urgence sanitaire mais à rassurer les “marchés” et les investisseurs pour espérer une reprise économique. Mais derrière ce pseudo consensus économique, les divisions politiques sont bien présentes. 

Le club des « pays au temps pourri »

Le 26 mars les discussions sont dans l’impasse, le ministre des finances néerlandais Wopke Hoekstra (démocrate-chrétien), soutenu par ses homologues autrichien, finlandais et danois s’opposait à faire plus d’efforts, considérant  “avoir beaucoup fait en acceptant que l’orthodoxie budgétaire soit mise entre parenthèses”. Depuis l’éclatement de la crise, l’UE a accordé la suspension de la sacro-sainte règle de stabilité et de croissance qui impose notamment un déficit public inférieur à 3% du PIB.

Les Pays-Bas, à l’instar de leurs voisins nordiques, sont présentés comme les grands princes qui tirent les ficelles de l’UE. Hoekstra cherche à devenir le leader d’un groupe de pays gardiens de l’orthodoxie budgétaire.On les appelle le « club des pays au temps pourri ».  

Mais l’attitude du jeune ministre des finances néerlandais fait réagir les dirigeants des pays au climat plus clément.

« Le Premier ministre portugais, le socialiste António Costa, l’a mis à sa place, qualifiant les déclarations de dégoûtantes. L’inconscience absolue, la mesquinerie récurrente, a ajouté Costa, avertissant que la survie de l’UE est en danger avec ces attitudes. », rapporte le quotidien espagnol Publico.

Partager la dette, pour l’Allemagne, c’est “nein” !

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L’accès aux vaccins contre le Covid-19 n’est toujours pas assuré pour tous. De nombreux pays, particulièrement en Afrique, doivent affronter des difficultés d’approvisionnement. En parallèle, les pays riches jettent à gogo des doses expirées….

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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