Duterte continue de régner d’une main de fer en muselant toutes les oppositions, attaquant les défenseurs des droits humains et les syndicalistes. Le détournement de l’appareil judiciaire afin de persécuter et discréditer les voix dissonantes est monnaie courante aux Philippines, faisant de ce pays un énième exemple de la mondialisation de ce que l’on appelle le « lawfare ».
Prolongeant au Parlement européen notre travail de dénonciation de cette pratique inique et de défense des oppositions démocratiques, la délégation France insoumise au Parlement européen a été la cheville ouvrière de l’adoption du Parlement d’une résolution condamnant fermement le drame philippin. Notre délégation insoumise a été avertie il y a plusieurs mois déjà des initiatives concrètes de lutte et de solidarité prises aux Philippines ; la négociation de cette résolution a été l’occasion pour nos eurodéputés insoumis d’approfondir notre coopération avec les syndicats philippins et mondiaux, la Commission nationale des droits de l’homme et le Comité de soutien pour la libération de la sénatrice Leïla de Lima.
La sénatrice de Lima est le symbole vivant de la persécution de l’opposition politique par le biais du lawfare et la France insoumise a déjà eu l’occasion de demander sa libération en participant au forum international sur le lawfare au mois de février.
La résolution adoptée par le Parlement européen prononce une condamnation sans appel des violations des droits humains commis aux Philippines, exige la libération de la sénatrice de Lima et, pour la première fois dans son histoire, « dénonce le recours abusif à la loi et aux systèmes judiciaires pour réduire au silence les voix critiques » ; le Parlement européen se prononce donc contre la définition exacte de la pratique du lawfare !
Les condamnations sont une chose, encore faut-il les moyens de les appliquer
Les Philippines bénéficient de ce qu’on appelle des préférences commerciales (SPG+) sur les produits qu’elles exportent vers l’Union européenne. En contrepartie de cette forme de libre-échange, les Philippines s’engagent respecter 27 conventions internationales relatives aux droits humains, au droit du travail et à la protection de l’environnement. Évidemment, le président Duterte ne respecte aucun de ces engagements et la Commission européenne ne trouve rien à dire en la matière. Par son silence coupable et sa volonté de maintenir les SPG+, la Commission encourage la poursuite de la répression par ce pouvoir autoritaire.
Là encore la résolution est explicite dans le message qu’elle envoie à la Commission puisqu’elle lui demande d’engager « sans délai la procédure qui pourrait conduire à une suppression temporaire des préférences SPG+ ».
Dans tous les cas les député-es insoumis-es seront présents aux côtés du peuple philippin dans sa lutte.