Après le Ghana, nous continuons notre tour de la planète forestière. Nous allons cette fois au Gabon, avec Léon Mébiame, qui est intervenu sur le forum à distance. M. Membe est juriste en droit fiscal, président de la confédération syndicale Entente syndicale des travailleurs du Gabon et membre du groupe d’élaboration des normes FSC (Forest Stewardship Council). Il nous explique comment se porte l’économie du bois au Gabon.
Le Président gabonais Ali Bongo Ondimba a en 2010, lancé une grande réforme qui interdit l’exportation du bois à l’étranger. Du moins ce qui concerne, les grumes (les troncs d’arbre). Aujourd’hui, l’économie du bois se développe bien au Gabon car ce même gouvernement a pris l’initiative de créer des zones économiques spéciales. La plus active est située à 27 km de Libreville et qui aujourd’hui regroupe 69 industries de transformation de bois local et qui le vendent à l’étranger.
Leon Membe précise que, en effet, le Gabon n’exporte plus de troncs de bois, mais la transformation reste une activité locale qui crée beaucoup d’emplois. Seulement ces emplois ne rentrent pas du tout dans les normes du droit du travail. Le combat de M. Membe est là. Faire en sorte que les travailleurs aient des droits et ne soient pas exploités. Car ces entreprises de transformation sont en grande partie asiatiques : chinoises, malaisiennes et indiennes. L’essentiel du combat réside dans le fait d’élaborer des normes FSC valables pour toutes les entreprises liées à la forêt.
Leon Membe indique également que l’économie du bois se porte bien au Gabon car le pays dispose d’un reboisement naturel très efficace : « Il y a eu des endroits qui ont été totalement exploités et qui dix ans après, étaient entièrement reboisés, grâce à la faune qui participe du reboisement naturel au Gabon. »
De plus, dans le cadre de la certification forestière et des normes FSC, il est demandé aux entreprises aujourd’hui de reboiser chaque fois qu’elles font des coupes de bois.
Des idées pour les différents gouvernements dans le monde…