Arnaud Le Gall

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Les manifestations commémorant le troisième anniversaire de la révolution au Soudan ont réuni des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays. Les citoyens ont scandé des slogans comme « le pouvoir au peuple » contre le nouveau pouvoir militaire issu du coup d’Etat mené le 25 octobre par le général Abdel Fattah Al-Bourhane.
Considérée sous la 5e République comme « domaine réservé » du président, la politique étrangère et de défense est mise hors du débat démocratique. Tout au plus est-elle abordée à travers le prisme de la pitié humanitaire intéressée et/ou d’une litanie de menaces – l’immigration, la Russie, la Chine, le terrorisme etc.- qui, nous dit-on, ne laisseraient d’autre choix que de se ranger derrière la bannière des États-Unis, fer-de-lance de « l’alliance des démocraties », avatar du « monde libre » cher aux propagandistes de la guerre froide.
Il y a quelques jours l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé un nouveau cri d’alarme : l'Afghanistan est au bord d’une famine mettant en danger de mort au moins la moitié de sa population cet hiver. La cause première est le régime de sanctions extra-légales impulsées par le États-Unis.
Le 9 novembre, à l’occasion des 51 ans de la mort du général de Gaulle, pas moins de neuf candidats à l’élection présidentielle se sont rendus sur sa tombe à Colombey-les-Deux-Eglises. Le premier ministre, représentant le président candidat non déclaré, a dit : « Tout le monde, quelque part, est un peu gaulliste. Après, il faut l’incarner dans son comportement quotidien ». Dont acte…
Dimanche, les membres civils du gouvernement soudanais, dont le premier ministre Abdallah Hamdok, ont été arrêtés par l’armée. Le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, président du « conseil de souveraineté », a justifié l’usage de la force pour « rectifier le cours de la transition ». Il a déclaré l’état d’urgence, dissous les instances de transition, limogé les gouverneurs régionaux, et annoncé la formation prochaine par l’armée d’un « gouvernement de personnes compétentes », jusqu’à la tenue d’élections en juillet 2023.
Mardi matin, Emmanuel Macron a été interviewé par Léa Salamé sur des questions d’ordre international. C’était à l’occasion d’une journée spéciale de France Inter et Konbini consacrée aux femmes afghanes #AvecLesAfghanes. Mais le Président a aussi parlé d’autres sujets, lors d’un exercice pur d’interview passe-plat pendant laquelle il a tranquillement pu dérouler ses « éléments de langage », sans qu’aucune question un tant soit peu dérangeante ne lui soit posée. L’actualité des dernières semaines soulève pourtant quelques interrogations sur sa politique étrangère…
Les semaines écoulées ont vu une intensification des grandes manœuvres qui marquent la scène internationale depuis que le processus de transformation de la hiérarchie des puissances s’est accéléré au tournant des années 2010. Pendant ce temps, après avoir un peu boudé face à Joe Biden suite à « l’affaire des sous-marins » Emmanuel Macron a capitulé puis est resté invisible, à l’ONU notamment.
La politique unilatérale des USA qui ont mis leurs alliés devant le fait accompli en Afghanistan, puis l’humiliation infligée à la France dans l’affaire des sous-marins australiens ont été l’occasion d’une relance des mantras sur « l’Europe de la défense ». Nous sommes prévenus, l’Europe de La Défense, couplée à celle de l’ « autonomie stratégique » européenne soi-disant recherchée par Emmanuel Macron, sera au cœur de l’agenda de la présidence française de l’Union européenne qui débute en janvier 2022. Mais cette direction n’est en aucun cas une alternative à l’inféodation aux USA. Au contraire, elle révèle surtout le vide de vision stratégique des gouvernements depuis le réalignement occidental et atlantique de notre diplomatie impulsé à partir de la présidence de Nicolas Sarkozy, et jamais démenti depuis. Comme le rappelle cet article de 2019 qui reste profondément d’actualité, l’Europe de la défense est une chimère à laquelle il serait irresponsable d’aliéner tout ou partie de la souveraineté militaire française. A l’opposé de tout enfermement atlantiste dont « l’Europe de la défense » ne serait qu’une variante, la réponse à la transformation des équilibres géopolitiques doit être une action internationale non alignée. Nous republions cet article d'Arnaud Le Gall paru dans la revue papier "L'intérêt Général" en 2019, et plus que jamais d'actualité.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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