Les autorités israéliennes ont perquisitionné la maison de Rania Elias, directrice du Centre culturel Yabous, l’un des centres culturels palestiniens les plus importants de Jérusalem et l’ont arrêtée, ainsi que son mari Suheil Khoury, directeur du Conservatoire national de musique Edward Said.
C’était le 22 juillet 2020. Munie de plusieurs autorisations de perquisition, la police israélienne a investi le Centre culturel Yabous ainsi que le domicile du couple palestinien. Le mandat délivré par la police au moment de la perquisition au conservatoire -dont une copie a été transmise à l’AFP par un responsable de cet établissement- fait mention de «soupçons de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme».
Relâchés quelques heures après leur arrestation, Rania Elias et Suheil Khoury ne font l’objet d’aucune poursuite même si la justice israélienne prétend les surveiller.
Cette opération présente toutes les caractéristiques d’un lawfare : spectaculaire, basée sur des soupçons non corroborés par des preuves, visant des personnalités influentes, et violant les droits élémentaires des personnes mises en cause.
Selon l’AFP, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a condamné ces arrestations et ces perquisitions, jugeant qu’elles faisaient partie de la «campagne violente et systématique d’Israël contre les Palestiniens dans Jérusalem occupée».
Jérusalem-Est, le secteur palestinien de la ville, est occupée depuis 1967 par Israël qui l’a ensuite annexée. L’État hébreu considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale. Les Palestiniens, quant à eux, souhaitent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Israël interdit à l’Autorité palestinienne toute activité à Jérusalem.