Ce sont ses avocats qui ont annoncé la nouvelle dans un communiqué : Rafael Correa bénéficie désormais de l’asile politique suite à une décision des autorités belges. Le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) a ainsi attribué cette semaine le statut de réfugié politique à l’ancien président équatorien. Par ce geste, la Belgique reconnaît la persécution politique qu’il subit depuis des années avec d’autres figures de son mouvement. Un camouflet supplémentaire pour le pouvoir en place dans le pays sudaméricain.
La Cour de justice nationale équatorienne venait en effet de signer une demande d’extradition à la Belgique, où réside désormais Correa avec sa compagne belge. L’homme politique avait été condamné en 2020 à huit années de prison dans un procès politique. Les observateurs avaient ainsi dénoncé des accusations construites de toute pièce contre une personnalité politique de l’opposition. Président de l’Équateur entre 2007 et 2017, il a subi une véritable chasse aux sorcières peu de temps après l’arrivée au pouvoir de Lenín Moreno qui a rapidement trahi l’idéal de gauche qu’il était censé porter.
Cette décision intervient deux semaines après la libération Jorge Glas, son vice-président de l’époque, qui avait également été condamné pour dans des procès critiqués. Guillermo Lasso, actuel président du pays, avait d’ailleurs dénoncé cette libération, évoquant son « désaccord légal » et une potentielle violation de la constitution. Plusieurs figures de Revolución Ciudadana, le mouvement politique de Correa, continuent par ailleurs d’être poursuivis dans une guerre judiciaire, lawfare, menée par la droite équatorienne.