Les députés sénégalais examinent ce vendredi 25 juin 2021 deux projets de loi modifiant le code pénal et code de procédure pénale visant à considérer le droit de manifester comme des actes de terrorisme. L’opposition dénonce des textes liberticides ayant pour objectif de neutraliser les opposants et envisage de saisir le Conseil Constitutionnel.
Un vendredi 25 juin sous haute tension au Sénégal où les opposants au président Macky Sall dénoncent un projet de loi liberticide sous prétexte de lutte contre le terrorisme. L’opposant Ousmane Sonko et plusieurs collectifs comme le mouvement « Y’en a marre » ont appelé à la mobilisation pour refuser cette « loi dangereuse et liberticide » et faire face au président Macky Sall.
De nombreux opposants ont répondu à l’appel à manifester devant l’Assemblée ce vendredi. « Nous ne sommes pas des terroristes » est l’un des slogans majeurs de la protestation. Pour eux, « le concept de terrorisme ne doit pas servir de prétexte pour bloquer les opposants politiques ».
Le mouvement « Y’en a marre » a partagé dans la journée sur son compte twitter des images d’arrestations de militants et manifestants :
Ce projet de loi fait suite au mouvement de protestation national de mars 2021 au cours duquel la populations’était mobilisée pour réclamer la libération de Ousmane Sonko, victime de lawfare. Les manifestations avaient été violemment réprimées et qualifiées « d’actes de nature terroriste » par le ministère de l’intérieur. Une telle mobilisation de mécontentement populaire n’était pas arrivée depuis dix ans, depuis le Mouvement du 23 juin 2011 qui avait conduit le président de l’époque Abdoulaye Wade à renoncer à son projet de réforme constitutionnelle.