L’intellectuel américain Noam Chomsky, le membre des Pink Floyd Roger Waters, et l’historien indien Vijay Prashad ont publié une déclaration commune contre la tentative de coup d’Etat au Pérou par la candidate d’extrême droite Keiko Fujimori, qui refuse de reconnaître la défaite et qui bloque le processus en dénonçant des fraudes et en réclamant devant le tribunal l’annulation de 200 000 votes. Rappelons qu’elle est elle-même poursuivie en justice pour blanchiment dans une immense affaire de corruption et qu’elle pouvait difficilement se permettre de perdre la présidentielle : le parquet a requis 30 ans de prison contre elle. Alors que le peuple est dans la rue depuis une semaine pour défendre pacifiquement le résultat des élections, nous relayons ici la déclaration de ces trois grands hommes, qui alertent sur « le coup d’état légal » en cours au Pérou, les défenseurs de Fujimori usant de leur puissance financière sur les tribunaux. La volonté populaire est victime de lawfare et pourrait ne pas être respectée.
La tension monte au Pérou, Keiko Fujimori ayant refusé d’accepter sa défaite face au candidat progressiste Pedro Castillo. Chomsky, Waters et Prashad tirent la sonnette d’alarme d’un coup d’État légal.
Les membres et les partisans du Parti du Pérou libre se sont mobilisés pacifiquement depuis plus d’une semaine pour défendre les résultats des élections, alors que Fujimori tente de semer la peur et le chaos.
Le 6 juin 2021, le peuple péruvien a voté pour son prochain président. Quelques jours plus tard, l’autorité électorale péruvienne (ONPE) a annoncé que sur les 99,935 % de votes comptés, Pedro Castillo (Perú Libre) l’emportait par 50,14 % contre 49,86 % sur Keiko Fujimori (Fuerza Popular). Cependant, aucun gagnant officiel n’a été désigné car Fujimori a bloqué le processus par des procès malveillants.
Fujimori, la candidate de la droite, refuse de concéder. Ses défenseurs, dont l’ancien candidat à la présidence, Mario Vargas Llosa, ont ouvertement dénigré les citoyens péruviens, en particulier la base rurale de Perú Libre. Leurs commentaires racistes et leur pouvoir financier sur les tribunaux menacent l’intégrité des élections présidentielles de 2021.
Nous sommes aux côtés du peuple péruvien et contre le coup d’État légal qui se déroule sous nos yeux.